Après un premier tome prometteur, le deuxième album du Maître de jeu s'était montré moins convaincant, en raison notamment de l'irruption un peu gratuite d'un nazillon sans grand rapport avec l'intrigue principale. On retrouve le même personnage au début de ce troisième tome, à l'origine de quelques scènes « gore » plutôt superflues. Heureusement, l'intermède a une fin et, une fois l'individu éliminé, le récit peut enfin reprendre son cours normal. Matrice redevient ainsi plus intéressant, car cet album précise le but réel du pseudo jeu de rôle initial – jeu que les protagonistes ont évidemment oublié depuis longtemps – tout en permettant la découverte d'une « nurserie » de Stryges.
Néanmoins, Corbeyran ne réussit pas à retrouver le souffle et le rythme qui ont suffit à faire du Chant des Stryges une série captivante. En outre, le dessin de Charlet paraît nettement plus précipité et plus répétitif que dans le premier tome. Certaines planches sont ternes voire peu lisibles, d'autant plus que le choix d'une mise en couleurs souvent uniforme finit par engendrer une sensation de monotonie. Bref, l'ensemble est honnête, mais ne suscite pas vraiment l'enthousiasme. A lire en complément du Chant des Stryges.
Pascal Patoz nooSFere 01/05/2002
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