Sur une planète lointaine, les Sieth sont en guerre avec les Tromaks. Ces derniers sont aidés par un étrange sorcier nommé Voorth, qui leur procure des armes nouvelles. Mais voilà qu'une guerrière nommée Morgana offre son aide aux Sieth... Il apparaît rapidement que ni Voorth ni Morgana ne s'intéressent réellement à l'issue de cette guerre qui ne les concerne pas : ils cherchent tous deux à s'emparer d'un Arcane, une pierre contenue dans une relique vénérée par les Sieth. Car les véritables enjeux sont ailleurs, dans l'espace interstellaire, où Voorth et Morgana — en compagnie d'un homme-rat et d'un mystérieux androïde nommée Merlin — , vont sans doute continuer à s'affronter...
Il est difficile de se prononcer sur cette série à la lecture de ce seul album, car il met en scène une guerre qui n'a en fin de compte aucune importance. Ce conflit n'est en effet que le décor dans lequel évoluent un temps deux adversaires dont on ignore les origines et les objectifs et La Porte du ciel ne fait que s'entrebâiller sur un univers probablement beaucoup plus complexe. Si l'intrigue paraît un peu confuse, au point de rendre les deux camps difficiles à reconnaître, on comprend vite que cette confusion est logique : les personnages-clés viennent de débarquer sur cette planète et n'ont pas vraiment le temps de s'intéresser à la situation. Seule compte leur mission, tandis que Sieth et Tromaks sont quantités négligeables — sauf peut-être pour Morgana qui regrettera de ne rien pouvoir faire pour les aider. Bref, il nous faudra attendre les albums suivants pour mieux saisir le contexte de ce qui promet d'être un vaste et complexe space opera. Si on ignore quel est le rôle exact de l'androïde Merlin, on se doute déjà que Voorth et Morgana sont étroitement liés l'un à l'autre — sont-ils ces enfants, cette Alix et ce Thor, dont on fait la connaissance dans les premières planches ?
Si l'histoire ne démarre que lentement, on peut par contre déjà s'extasier devant la grâce du dessin, bien qu'il pâtisse un peu de couleurs assez ternes, en particulier d'un gris envahissant. La finesse du trait et le cadrage varié rendent le parcours très agréable, et l'on espère que les développements futurs du scénario soient à la hauteur de ce remarquable graphisme.
Venue d'Italie, Morgana est d'ores et déjà une série très prometteuse : on ne demande qu'à être pleinement conquis par le deuxième tome, où, espérons-le, sera développée l'intrigue principale.
Pascal Patoz nooSFere 20/09/2002
|