Le troisième volume de l'Intégrale du Surfer d'Argent débute par une intéressante préface de Stan Lee, qui revient sur la genèse de Galactus puis du Surfer d'Argent, cet « apôtre cosmique » qui possède un esprit religieux presque pur et « quelque chose de biblique ».

     Requiem pour une âme est la suite du Spectre attaque, publié dans le précédent volume. Le Hollandais volant, transformé en cyborg pour l'occasion, affronte le Surfer puis s'engage sur la voie de la rédemption.

     Pour essayer de comprendre l'humanité et sa violence, le Surfer, Etranger en ce monde, se rend dans un pays en pleine guerre civile. Pas de chance, il embrasse une belle résistante au moment même où débarque Shalla Bal, conduite sur Terre par un amoureux éconduit qui veut lui démontrer que le Surfer l'a sans doute oubliée...

     Les retrouvailles seront écourtées : dans Amère victoire, la seconde partie, le Surfer doit renvoyer Shalla Bal sur Zenn-La pour la sauver. Le voici seul à nouveau...

     Dans l'Assemblée des sorcières, un sorcier invoque l'Abomination, un humain transformé par les rayons gamma du Dr Banner (alias Hulk). Une fois encore, le Surfer conclut que les hommes sont « des enfants jouant à des jeux qu'ils ne comprennent pas ».

     Après les sorciers, c'est aux savants de jouer : L'Homme de l'Apocalypse est un indestructible robot, si puissant que l'armée préfère l'enfouir sous une tonne de béton plutôt que d'essayer de l'utiliser.

     Enfin, Le Surfer et l'Araignée confronte notre héros à Spiderman, dans un épisode relativement peu convaincant car les deux personnages semblent davantage faits pour s'unir que pour se combattre.

     Rien que son fond — dénonciation des discriminations, de la violence, de la guerre et des mille tares de l'humanité — demeure d'actualité, le propos de l'œuvre paraît un peu désuet car il est de nos jours très « politiquement correct ». A posteriori, vu la teneur morale — et même religieuse — du récit, on comprend d'ailleurs mal comment les censeurs de l'époque (1969-1970 pour les présents épisodes) pouvaient trouver à y redire...

     Le Surfer est donc un héros très « daté », mais cela contribue beaucoup à son charme. Aussi, malgré l'emphase mélodramatique et romantique — ou grâce à elle, car c'est évidemment dans les moments de doute que les super-héros sont les plus intéressants — la lecture de ses incroyables aventures demeure très plaisante, même pour qui n'est pas un inconditionnel des comics. Décidément, cette réédition intégrale est un grand moment.