Lire Submerman suppose que l'on accepte le parti pris de naïveté qu'a adopté Pierre Le Gall : naïveté de l'intrigue, des personnages et du dessin, pour un tout parfaitement homogène. Certains y verront de la fraîcheur et de la poésie, d'autres une insupportable niaiserie. Une fois accepté ce choix de l'auteur, on pourra constater que ce deuxième album est un peu plus intéressant que le premier. L'histoire est légèrement plus élaborée, avec une ébauche de réflexion sur le conflit entre les Aquatiques — dont Submerman est le seul représentant encore libre — et les affreux Hydreux : il s'agit d'un conflit ancestral dans lequel les Aquatiques ont une large part de responsabilité. La haine qui anime les Hydreux en devient donc compréhensible sinon excusable. Par ailleurs, si Submerman demeure désespérément falot, les méchants sont plutôt moins ridicules que dans le précédent volume.
Reste qu'évidemment la narration est, elle aussi, naïve et désuète, qu'elle manque de rythme et de profondeur, que le graphisme n'a rien d'excitant... Une telle série peut-elle réellement trouver sa place au milieu de l'abondante et plus stimulante production actuelle ?
Pascal Patoz nooSFere 05/09/2002
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