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Album
Flash Gordon. Tome 3
Série : Flash Gordon    Album précédent tome 3 

Scénario : D. MOORE
Dessins : Alex RAYMOND

Serg , 1973
 

 
Critiques
     Un paragraphe maintenant pour signaler la parution, retardée de plus d'un an par la recherche des planches, du tome 3 de Flash Gordon, qui se trouve être chronologiquement le tome 1, puisqu'il regroupe les planches du 16 janvier 1934 (le début de la bande ) au 11 octobre 1936, ce qui raccorde avec l'album n° 2. Il n'est pas question de reparler en détail de la bande d'Alex Raymond, puisque je l'ai déjà fait d'abondance dans Fiction n° 231, auquel je renvoie sans honte nos lecteurs. Il est simplement utile de signaler que, comme toute création en ses débuts, le Flash des premières planches paraît être une pauvre caricature de ce qu'il deviendra quelques années plus tard mais dont on avait eu connaissance avant. Et c'est une assez rude épreuve, pour les amateurs non fanatiques, de se plonger dans le récit balbutiant des premiers mois : la « réduction » opérée par ce désynchronisme est sensible aussi bien en ce qui concerne les dessins aux décors stéréotypés ou inexistants (mais, dès ses débuts, Raymond sait tout de même camper un personnage en mouvement, don qu'il perdra en partie — et paradoxalement — par la suite, au cours de son « âge classique ») que le récit dramatique qui paraît être animé de contractions inquiétantes (une aventure autonome dans un lieu et avec des adversaires spécifiques est bouclée en quatre ou cinq planches), et que les péripéties elles-mêmes, qui jouent sur d'irritantes répétitions et une absence complète de réalisme : combien de fois la fusée de Flash ne s'écrase-t-elle pas sur des pics escarpés à des vitesses supersoniques, alors que le héros s'en sort sans une égratignure ? !
     Mais il faut reconnaître aussi qu'il est tout de même intéressant de considérer avec recul, et synthétiquement, l'évolution du style d'un graphiste. A ce titre on est gâté, et je vous recommande particulièrement les planches du 22 septembre au 24 novembre 35, où Raymond expérimente un système de hachures serrées, modulées, ondoyantes, qui donnent à ses compositions un dynamisme extraordinaire et un modernisme digne des meilleurs artistes contemporains. Dommage que l'auteur n'ait pas persisté dans ce style très éphémère, qu'on peut même préférer à ses splendides mais trop froides compositions des années 40-42.
     Disons un mot pour terminer de la version française des planches, pour déplorer que, dans un volume aussi luxueux et aussi définitif, l'adaptation (pourtant cosignée par quatre personnes !) n'ait pas été faite avec plus de soin. La traduction est à la fois trop littérale en ce qui concerne le sens et des plus approximatives pour ce qui est du français, ce qui accentue le côté déjà puéril du texte original. Comment en effet ne pas ricaner lorsqu'on « entend » Flash, seul et sans arme, dire : « Je vais essayer de retrouver Thun, puis je reviendrai démolir cette ville » ? On trouve aussi à la pelle des faux sens qui feraient rougir un Barlow. Notons celui de la planche du 16/09/34, où il est écrit que « Liu-Chu est envoyé aux fournaises », alors qu'il est patent que le malheureux est précipité dans les fournaises ! Quant au lettrage proprement dit, il est maladroit et trembloté, et entouré de ballons en escaliers qui s'intègrent mal dans les cases. On peut s'étonner que le SERG n'ait pas apporté un peu plus d'attention à cette élaboration, ce qui aurait évité aux amateurs qui voudront nécessairement avoir ce troisième Flash Gordon dans leurs rayons une bien compréhensible irritation.

Jean-Pierre Andrevon          
Fiction n°246          
01/06/1974          


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