Comme tous les matins, Renaud court chez le docteur Hondegger avec l'espoir que ce dernier ait enfin trouvé l'antidote à son rajeunissement accidentel — conté dans Miss Persil. Mais qu'il ait l'air d'un enfant ou non, il va devoir découvrir pourquoi le Docteur Raoux, le vétérinaire, a disparu mystérieusement au cours une promenade près du bassin. Cela est-il en rapport avec ces drôles d'œufs gélatineux ramenés par les dauphins depuis que l'un d'eux, blessé par une hélice de bateau, à été soigné à Eslapion. L'enquête s'accélère quand Renaud décide d'aller visiter les profondeurs. Très vite, il est accompagné par les dauphins et découvre une énorme surprise à plus de 200 mètres de fond...
Le rajeunissement de Renaud permet à Seron d'insérer des scènes des plus humoristiques et tout à fait délectables. Imaginez-vous, par exemple, du haut de vos 26 ans, mais en paraissant 10, demander à des jeunes femmes qui connaissent votre situation de vous prendre sur leurs genoux ? Au-delà des simples gags, Les Fourmicrabes aborde le thème de la rencontre avec des entités inconnues d'une façon plutôt sympathique. Certes, ces aliens chétifs et malingres exploitent des humains capturés pour travailler au fond des océans mais ils ne leur font aucun mal et les libèrent même une fois leur tache accomplie. Au travers de la relation entre Renaud, Gondrand et les « êtres de lumière », Seron nous amène, par l'intermédiaire de dessins très colorés et d'un trait toujours précis, à nous poser des questions quant à notre avenir et à notre société. Pour témoin, cette dernière planche où Renaud fait essayer des capsules d'oxygène au docteur Hondegger dans l'océan. Là où le thérapeute y voit une avancée médicale extraordinaire, Renaud prédit, lui, des « Villes sous-marines bondées, des flots de Tourtes, la pollution et le saccage systématique des fonds sous-marins ». Mais Gondrand, sous une apparence plutôt surprenante, nous remet du baume au cœur dans les dernières cases. Humour, optimisme et une pointe de dépit se côtoient ici avec beaucoup de réussite.
Fabrice Fauconnier nooSFere 01/12/2002
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