Marcus Brodie et Gordon MacPherson font partie des Space Mounties, la police montée canadienne désignée d'office comme contrôleur de la galaxie après la victoire terrienne à Hastings en 2066 — soit mille ans après la bataille homonyme sur le sol anglais.
Ils vivent planqués dans un bureau de Check Colombus, le siège des Space Mounties, affectés au département « Gestion des stocks de ballons de plage ». Marqués comme « tire-au-flanc à surveiller » par leur commandant, ce dernier décide de les envoyer en mission sur la planète Gulla-Gong, question de les « changer de la routine ». Une opération apparemment simple de livraison de courrier qui les fera toutefois passer par mille dangers dont ils n'échapperont le plus souvent que par le plus grand des hasards.
Sitôt rentrés, ils sont immédiatement renvoyés sur la planète Ophélia pour négocier le rachat d'un tableau volé. Cette mission est acceptée avec enthousiasme par Brodie lorsque celui-ci apprend que cette planète est habitée exclusivement par des femmes, mais il ne tardera pas à le regretter. La troisième et dernière mission les envoie sur la planète D.Dale et ne sert que d'introduction au second opus de la série, annoncé un peu plus tôt par une note de bas de page : « Patience, cher lecteur, tu comprendras dans le tome 2... ».
Les péripéties de MacPherson, grand gaillard prudent et discipliné , et Marcus Brodie, amateur de sucreries insouciant, forment une suite de gags et de situations de qualité assez inégale. Certaines scènes, soutenues par un dessin expressif ou des réparties opportunes, sont carrément hilarantes alors que d'autres nous tirent à peine une esquisse de sourire.
De plus, la décomposition en trois histoires distinctes de tailles très différentes nuit quelque peu au rythme. Si la première mission constitue une histoire vraiment complète, la deuxième, assez courte, n'est que l'illustration d'un simple gag. Quant à la troisième, ses 3 planches pourront apparaître superflues tant elles laissent le lecteur perplexe et sur une note très loin du ton humoristique global. Gageons que l'esprit des auteurs est de fournir un tout cohérent sur les deux premiers albums d'une série prometteuse.
Coté graphisme, certaines cases sont somptueuses, avec un soin particulier sur les ombres et les reflets, ou sur l'expression des personnages dessinée avec beaucoup de simplicité et d'efficacité (planche 2, Check Colombus ou page 28, case 1 & 2, par exemple).
Sans être le plus délirant des albums humoristiques du moment, ce premier volet de Space Mounties atteint son objectif premier qui est de nous faire rire et sourire. Attendons maintenant le tome 2 prévu en novembre pour connaître la fin de cette aventure.
Fabrice Fauconnier nooSFere 24/10/2002
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