Le précédent opus s'achevait par la mort de l'un des héros, Marcus Brodie, ce qui pouvait laisser le lecteur perplexe quant à la suite de l'histoire... Heureusement, chez les Space Mounties, rien n'est trop beau pour les cadets. Des échantillons corporels et une copie numérique cérébrale trimestrielle permettent le clonage en cas de pépin, le coût de l'opération étant bien évidemment prélevé sur la solde du malheureux ressuscité. Mac Pherson devra apprendre la nouvelle avec le plus de tact possible à la copie de Brodie, qui ne se distingue de l'original que par l'absence de nombril. Un rôle qu'il tiendra avec son brio habituel... Sitôt remis, nos deux compères sont « expédiés » en mission sur HLVS (Hasta La Victoria Siempre !), une planète colonisée par des cubains « Barbudos » que des indiens amazoniens sont bien décidés à chasser du territoire. HLVS dispose d'une machine capable de reconstituer n'importe quel engin à partir d'une seule de ses pièces d'origine : l'Unité de Clonage Technologique. Par prudence, les fabricants ont limité cette possibilité aux appareils datant d'avant 1920. Afin de se doter d'armes certes rudimentaire mais néanmoins destructrices, les indiens ont donc dévalisé le musée Terrien de la guerre ! Mais l'UCT puise son énergie au cœur de la planète elle-même et ralentit sa vitesse de rotation. Pour détruire l'UCT, Marcus et Brodie doivent stopper le conflit...
Si les aventures de nos deux tire-au-flanc étaient déjà bien sympathiques dans le premier album, le découpage en trois histoires distinctes et surtout la mort de Marcus Brodie laissaient un léger sentiment de confusion. Avec Le vieil homme et l'espace, Veys et Guilhem réussissent leur coup : le scénario est excellemment bien ficelé, les dialogues sont bourrés de gags et de jeux de mots (ah, le fameux gaz déshabillant zeporT ST qui pourrait être très en vogue à St Tropez...), l'action est rythmée et réemploie habilement les personnages des histoires précédentes ainsi que l'Histoire tout court. De plus, contrairement aux Mondes Stochastiques, la conclusion est en harmonie avec le ton global de l'album. Le dessin de Guilhem complète bien le scénario avec un trait particulièrement expressif — on se souvient des ours du premier album — quoique simple et sans sophistication. Côté couleurs, Angélique Césano mélange agréablement une certaine sobriété à des jeux de lumières et des rendus hyperréalistes sur certains décors. Amateurs d'humour délirant et de science-fiction distrayante, n'hésitez pas à vous procurez-vous ces deux albums que vous lirez d'une seule traite avec le plus grand plaisir... en attendant le tome 3 : Pour une poignée de dollars canadiens.
Fabrice Fauconnier nooSFere 15/03/2003
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