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La Guerre du Talion a sonné le glas de l'empire humain, le plus grand et le plus puissant que Kelhîn ait connu. La race des hommes a été pourchassée et exterminée. Cinq siècles après, il ne reste que quelques clans humains parqués dans des réserves, traqués par les chasseurs d'esclaves.
Mais un guerrier, Talian, héritier de l'art ancestral du combat, refuse de laisser s'éteindre son peuple. Avec ses compagnons, Min-Draï, redoutable combattante abitie, et Xures, Tekuit aux pouvoirs magiques, il arpente les territoires de Kehlîn à la recherche d'une terre sur laquelle les humains pourront se rassembler et rebâtir une nation souveraine.
L'empire Salen, avec ses territoires vierges, semble le plus à même d'accueillir ce peuple sans pays. Mais Talian et ses amis arrivent à un bien mauvais moment. L'empereur est mourant, les nobles se disputent la succession et une rébellion menace d'embraser le pays… | |
Toujours à la recherche d'une terre d'asile pour les humains, Talian et ses compagnons se rendent chez les Salens pour proposer de leur louer un territoire. Le caractère impulsif de nos héros ne facilitent pas les choses, d'autant plus qu'il tombent en pleine période de crise, l'empereur étant mourant sans avoir désigné de successeur…
Ce cinquième tome fait suite au cycle initial en quatre volumes, dessiné par Pellet, et il peut se lire de façon indépendante. L'intrigue est cette fois centrée sur une curieuse coutume qui fait d'un enfant le symbole du pouvoir, symbole maltraité et condamné à mourir…
Malheureusement, ce thème n'est abordé que trop succintement, les auteurs privilégiant les scènes d'action et de bataille. Les têtes tombent, les corps explosent, le sang gicle avec une régularité qui finit par entraîner une certaine lassitude.
C'est d'autant plus dommage que l'univers mis en place est suffisamment riche pour devenir le siège d'un somptueux planet opera, à la manière du Tschaï de Jack Vance par exemple. Il suffirait d'étoffer l'intrigue et de rentrer dans quelques considérations socio-ethnologiques pour que la série gagne facilement en intérêt.
Elle demeure néanmoins très agréable à parcourir car les péripéties y sont nombreuses et le rythme enjoué. Les tribulations de Talian et ses diverses rencontres avec des peuples non-humains, qui ne se différencient souvent des humains que par quelques traits morphologiques subtils, sont véritablement sympathiques.
En outre, le dessin de Tierr est plus vif et plus net que celui de son prédecesseur, ce qui constitue un attrait supplémentaire certain.
Le trône des Salens est donc un album plaisant et coloré. On y regrette seulement que les guerriers y soient aussi… guerriers.
Pascal Patoz nooSFere
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