Ce deuxième volet de la Mandiguerre — c'est-à-dire de la Première Guerre Mondiale transposée dans l'espace et traitée graphiquement à la sauce manga (notamment pour les visages) — est tout aussi sympathique que le précédent (voir la critique de De vrais boy-scouts).
L'action, rapide et mouvementée, met en scène une belle galerie de personnages hauts en couleurs, dont par exemple un truand aussi malin que dénué de tout scrupule, un soldat aussi borné qu'acharné à traquer son ennemi, un président aussi lucide que compréhensif... L'arrière-plan politique est intéressant et le propos pacifiste qui se dégage du récit ne peut que séduire. En effet, grâce à un contact télépathique avec le mandi capturé, le jeune Tillois est amené à comprendre cet être d'apparence cauchemardesque. La morale est simple, résumée par le grand-père de Tillois : « J'ai quitté l'armée parce qu'elle nous ment en nous faisant croire que l'ennemi est différent de nous... mais en fait, qu'elle que soit son apparence, il a les même peurs, les mêmes angoisses que nous. Et il nous combat parce qu'on lui a aussi fait croire que nous étions différents. ». Simple mais toujours pas évidente pour tout le monde... Cette leçon de tolérance rejoint bien l'un des thèmes essentiels de la science-fiction : l'Autre et de sa différence. Un autre aspect attrayant de ce deuxième volet, c'est l'évolution des trois personnages principaux, notamment la façon dont Tillois refuse le désir de mort du mandi ou celle dont Dosnon deviendra un faux héros bien malgré lui... Les trois adolescents qui ont capturé le prisonnier mandi vont devoir se séparer, pour différentes raisons qui compromettent leur amitié.
Bref, rien que du bon dans ce récit d'aventures bien mené et dont l'imagerie hétéroclite est bien plaisante.
Pascal Patoz nooSFere 01/03/2003
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