Les petits humains sont devenus grands dans l'univers de Troll. Le jeune Rabel, fils de Fidel, se montre turbulent et il n'accepte pas d'être traité comme un paria comme tous les humains. En volant le collier d'une Kastafior, une de ces chanteuses qui fredonnent une berceuse pour apaiser le grand ver endormi sous la ville, il risque de provoquer une catastrophe...
Ce deuxième cycle, où Thomas Labourot prend la suite de Boiscommun, débute avec une intrigue qui peine à se mettre en place. Comme si Morvan, ordinairement mieux inspiré, hésitait sur la direction à donner à l'histoire : les prémisses sont assez confus, et l'intérêt du lecteur a du mal à s'éveiller malgré l'a priori favorable au souvenir des premiers albums de la série. Morvan semble même hésiter quant au ton à adopter. Alors qu'il parvient à trouver un juste équilibre dans d'autres séries — Sillage par exemple — , l'humour et le sérieux ont ici du mal à cohabiter harmonieusement. On sourit peu, d'autant que les jeux de mots sont laborieux et tombent le plus souvent à plat et, en pratique, c'est plutôt lorsqu'il commence à dénoncer le racisme anti-humain que Morvan semble retrouver plus de conviction.
Le dessin est très proche des précédents albums mais, comme souvent, on a du mal à ne pas préférer l'original.
Bref, on ne retrouve pas pour l'instant le charme et l'humour de la première série et on est en droit de se demander si cette suite s'imposait. Néanmoins, cette déception peut encore s'effacer à la lecture des prochains tomes.
Pascal Patoz nooSFere 09/06/2003
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