Chaque année depuis 7 ans, Kevin Nivek et l'Ombre se retrouvent pour tenter d'exorciser le traumatisme occasionné par leur étonnante expérience face aux Stryges. Cette fois pourtant, bousculés par les évènements, rattrapés par le passé et poursuivis par le spectre de l'insaisissable Sandor G. Weltmann, ils envisagent de faire à nouveau face au phénomène. Le nouveau cycle du Chant des stryges s'ouvre sur une intrigue haletante placée sous le signe de quelques rencontres et révélations inattendues...

     2004. Depuis qu'elles ont été confrontées aux Stryges, Melly vit isolée au Canada tandis que Jill a quitté depuis cinq ans l'organisme secret dont le but est de délivrer l'humanité de l'influence de ces maléfiques créatures. Toutes deux sont affectées d'un mal étrange qui les ronge peu à peu et dont personne ne connaît la nature.

     Depuis sept ans, depuis leur exploration du « nid » des stryges, Kevin et Debrah se rencontrent une fois par an et tentent d'oublier le passé, de faire comme si rien ne leur était arrivé.

     Mais Jill décide de rechercher les stryges et prend contact avec Debrah, juste après qu'une série de meurtres ait propulsé celle-ci dans les hautes sphères de l'organisme. Curieusement, ces crimes qui désorganisent l'organisme sont imputés à un certain Sandor G. Veltmann, celui-là même que les stryges désignaient aussi comme leur ennemi...

     Rencontres inaugure un deuxième cycle de six albums, qui témoigne du succès de la série. Même si du temps s'est écoulé depuis la première époque — qui laissait pas mal de questions sans réponse — , il s'agit d'une suite directe qui remet en scène les mêmes personnages. On peut noter d'emblée que les amateurs de la série ne seront pas déçus.

     L'action demeure relativement lente, l'accent étant surtout mis sur la tension psychologique et la « remise en selle » des principaux acteurs de ce thriller fantastique. En fin de compte, il se passe peu de choses et les quelques révélations sont mineures, mais... elles sont amplement suffisantes pour soutenir le suspense et l'intérêt.

     Certains déploreront sans doute que l'intrigue s'étire ainsi indéfiniment, mais les autres apprécieront au contraire la tonalité si particulière de cette série, cette relative lenteur qui permet à Corbeyran d'étoffer les caractères des personnages et de jouer avec les nerfs du lecteur. Même si ce dernier pourrait apprécier que le fin mot de l'histoire arrive un peu plus vite, il demeure indiscutablement captivé, preuve que les auteurs ont encore une fois atteint leur but.