Maki, le berger manchot qui a fait croire être possédé par un huaca pour sauver sa peau (voir la critique du tome 1), arrive enfin à Cuzco. Depuis que le soleil s'obstine à ne plus se lever sur l'empire Inca, les prêtres ont ordonné de grands sacrifices de lamas qui embrasent la ville et qui font couler « des rivières de sang et d'or fondu ». Mais comment Maki pourrait-il atteindre l'Inca, l'inaccessible fils du soleil, pour lui délivrer son message ?
Suite et fin de l'étrange voyage de Maki. Le dénouement grave et poétique, très émouvant et lourd de sens, s'avère à la hauteur d'un scénario très original. Il s'agit d'une sorte de « conte et légende » du pays Inca, mais racontée de manière moderne, avec un personnage principal très attachant, à la fois gentil, lâche et menteur, une sorte de anti-héros qui donne un relief bien contemporain à ce qui pourrait être une légende traditionnelle. Le dessin est d'une grande finesse, aussi habile à suggérer la solitude et la naïveté de Maki que les fastes de la cour Inca, la magnificence des costumes ou la sauvagerie des sacrifices rituels. L'atmosphère de nuit éternelle est également bien rendue par les remarquables couleurs, obscurcies par des hachures qui font peser leur noirceur sur les protagonistes.
Bref, même si l'on peut regretter que Dargaud n'ait pas choisi de publier ce « one shot » en un seul album, on ne peut que conseiller ce récit fantastique émouvant et sans équivalent. A lire absolument.
Pascal Patoz nooSFere 01/03/2004
Depuis que le soleil a disparu, le prêtre qui manipule l'Inca veut procéder à des sacrifices humains de masse. Maki, le manchot gardien de lamas à qui les esprits ont parlé, va essayer d'intervenir pour empêcher le massacre. Mais peut-on vraiment lutter contre le fanatisme religieux et les foules apeurées ? Voici une bonne histoire, qui plus est bouclée en deux tomes. Pas la meilleure des « Poisson Pilote », ni la plus originale, mais l'ambiance glauque fonctionne bien et l'on se prend au récit même s'il s'avère prévisible. Il serait dommage de passer à côté. (note : Ahouaip ! trèbueno...)
Philippe Heurtel Bifrost n°34 01/04/2004 Mise en ligne le 15/09/2005
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