Ouverture par une scène de taverne, un voleur, une bagarre : l'introduction situe d'emblée la série dans une fantasy conventionnelle qui ne se démarquera guère de ses rivales. Et de fait, l'intrigue s'oriente vers une quête des plus classiques, menée par la traditionnelle équipe hétéroclite : une jeune et jolie archiviste, son père adoptif — le prévôt de la cité, qui ne suit l'aventure qu'à contrecœur — , le voleur sus-cité qui est aussi un prince de la nation Tetche, une prêtresse télépathe qui séduit les hommes pour pénétrer leurs âmes, un guerrier vieux de quatre siècles et frappé d'une malédiction, et enfin un marin borgne de la race des Osgul surnommé « le Tourmenteur »... Le but de la quête ? Retrouver la formule qui permettra de libérer un dieu enfermé dans une phalange. Car depuis que le dernier dieu est mort il y a quatre cents ans, rien ne va plus : les moissons pourrissent, les femmes sont stériles et les enfants morts-nés, tandis que l'ennemi menace d'envahir le royaume...
Dynamisé par une narration fluide et rythmée, l'album n'est pas désagréable à lire, d'autant que le dessin de Denis Medri est d'une grande lisibilité, habile notamment à caractériser les différentes races humanoïdes de la planète. En revanche, ni le scénario ni l'imagerie n'ont suffisamment d'originalité pour que le récit puisse demeurer en mémoire une fois la dernière page tournée. Au passage, on peut même être agacé par les prémisses de cette histoire, qui semblent conclure que les dieux sont indispensables à l'homme, une idée dont il faudrait peut-être chercher à se débarrasser. Bref, l'album est joli et distrayant, de bonne facture, mais sans plus.
Pascal Patoz nooSFere 15/11/2004
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