Comme nous l'avons appris dans le premier tome, les résidus toxiques d'Acid-Wherton obligent la population de la planète Ether à avaler quotidiennement des gélules d'Anti-P pour survivre. Lorsque le professeur Glister met au point le gaz-Glister, susceptible de libérer les hommes de cette contrainte, quelques puissants personnages s'inquiètent de leur avenir. Du coup, Ether Glister, la femme du professeur, tombe dans un piège et elle se voit désormais accusée d'avoir tué un ministre, d'avoir assassiné son mari, peut-être même d'avoir détruit le gaz miraculeux, si celui-ci a vraiment existé... Mais qui est Ether Glister ? D'où viennent ses étranges facultés qui lui permettent par exemple de se battre comme un soldat aguerri, de sauter à plusieurs mètres du sol, de traverser un rideau magnétique impénétrable ? Quel rôle joue-t-elle précisément ? Toute cette aventure ne recouvre-t-elle pas un vaste mensonge ?
Dans un monde à la Soleil vert, voilà le dénouement des aventures d'Ether Glister, qui ne comprendront en fin de compte que deux albums. La scénariste avait-elle prévue de boucler ainsi son intrigue ou le désistement du dessinateur Yoann l'a-t-elle incité à raccourcir la trame d'origine ? Quoiqu'il en soit, ce deuxième volume est bien plus dense que le premier, parfois même un peu trop bavard par instant. L'histoire est toujours aussi classique — vaste manipulation politique typique d'une dystopie — mais le traitement est cette fois un peu plus intéressant, même s'il est parfois un peu confus. Néanmoins, le vrai attrait de la série, c'est encore le graphisme et la couleur. Thierry Leprévost a pris la suite de Yoann en respectant autant que possible les choix de ce dernier, notamment les couleurs vives et fortement contrastées. Le trait est un peu plus adouci, moins heurté et déséquilibré que celui de Yoann, gagnant légèrement en élégance, perdant peut-être en force. Peu importe, l'album demeure visuellement très intéressant.
Bref, même si l'intrigue n'est pas très excitante, son caractère trépidant, ses personnages assez excentriques et surtout le traitement graphique véritablement original méritent en fin de compte le détour.
Pascal Patoz nooSFere 28/11/2004
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