« Je suis le Marquis et je vois les démons. Ils se dissimulent à tous les regards, sauf au mien.

     Je vois sous les masques le vice et la perversité qui empruntent aux saints les traits de la piété. Je reconnais les âmes dans lesquelles se cachent les monstres. Je les sens comme la chaleur d'un feu au milieu de la froidure qui me guide jusqu'au fond des égouts de cette ville pour que je les anéantisse...

     Car les démons ne peuvent se dissimuler à leurs pairs.« 

     « Dans ces pages, vous trouverez certaines des images les plus dérangeantes jamais imprimées dans une BD, et peut-être même ailleurs. Les monstres qui rampent et gigotent là-dedans ne sont pas juste féroce ou effrayants, ils sont tout simplement répugnants. »

John Arcudi (Préface)

     Le premier tome du Marquis est un chef-d'oeuvre (voir critique de Danse macabre), qui pouvait se suffire à lui-même, mais auquel Guy Davis a voulu donner une suite intitulée Le Règne du Diable (à paraître). Chemin faisant, l'auteur a eu quelques idées pour des histoires courtes, qui constituent désormais la matière de cet Intermezzo. Deux histoires, finalement plus longues que prévues : La Courtisane infernale et Les Péchés d'un seul, dans lesquelles les créatures démoniaques volent la vedette au Marquis. En effet, celui-ci endosse ici son costume de justicier sans retrouver les états d'âme qui le tourmentaient dans le premier tome. Ce sont au contraire les motivations des démons qui occupent une place de choix.

     La surprise joue probablement moins et les récits qui composent ce recueil sont sans doute moins forts, aussi Intermezzo n'impressionne-t-il pas aussi puissamment que Danse macabre. Néanmoins, autant pour les superbes créatures de Davis, difformes, cauchemardesques, malsaines et grotesques à souhait, que pour un récit hors du commun, ce futur triptyque s'avère absolument indispensable à tout amateur de fantastique.