Asphodèle est la fille d'une sorcière et du diable, lui-même. Elle vit de sa plume, à Londres et est amoureuse de son éditeur, le beau et talentueux Brian Freeman. Or, celui-ci est tombé sous l'influence d'un ange noir, d'un Stryge qui le pousse à commettre le meurtre de deux jeunes femmes. La police enquête auprès d'une troisième victime qui a échappé à la mort. Asphodèle, pour sauver son amour, n'a pas d'autre solution que de tenter, avec l'aide d'Angéla Cooper et Graham Gallagher, une intrusion vers l'infra monde, là où son père est enfermé depuis des siècles. Peut-elle deviner que toute cette succession de faits n'est qu'une machination ourdie depuis fort longtemps ? A-t-elle les moyens de lutter ? Ne courre-t-elle pas à sa propre perte en tentant de sauver Brian ?
L'histoire des hommes est indissociable de l'histoire des anges et des démons, car il a toujours fallu tenter une explication à l'incompréhensible et le couperet d'une menace pour donner à l'homo sapiens, un semblant de vie sociale équilibrée. Mais chaque médaille possédant son revers, la menace peut se transformer pour quelques uns en envie de braver les interdits et d'accéder à la puissance, la richesse, le pouvoir sur les autres... En ouvrant le monde des anges noirs, ceux qui ont perdus leur aura, Corbeyran s'offre un territoire immense qu'il a baptisé L'Univers des Stryges et dans lequel il plonge avec délectation pour nous en ramener des fragments. La présente série lui permet un lien différent entre la Terre et l'Infra monde et le développement d'intrigues différentes, pour notre plus grand plaisir. Et celui-ci risque de durer car les Éditions Delcourt prévoit, en 2006, une publication bimestrielle de la série.
Le dessin de Djillali Defalli est efficace. Son trait affirmé lui permet de rendre très perceptible le côté tonique et la tension de l'intrigue dans les expressions des personnages. Je suggère, au vu des deux vignettes en fin d'album, que l'éditeur permette à D. Defalli d'intégrer dans ses prochaines créations de superbes crayonnés. Une petite remarque, cependant, sur une « couverture quelque peu trompeuse ». Mais Asphodèle est une série qui ne déçoit pas !
Serge Perraud nooSFere 21/09/2005
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