Les « marshalls », sorte de samouraïs futuristes aidés de robots, ont été déclarés hors-la-loi suite aux agissements du fourbe Sakuran. Ils vont tenter de s'opposer aux plans de celui-ci, de libérer leurs membres prisonniers et de reconquérir leur honneur...
Après un premier tome assez vide et un deuxième volume plus intéressant, ce troisième opus n'apporte aucun élément supplémentaire à une intrigue simplette qui parvient paradoxalement à demeurer confuse. Les personnages s'agitent dans tous les sens, bondissent de temps en temps comme pour montrer qu'il s'agit bien d'un pseudo manga, mais le récit ne progresse pas d'un poil. La confusion qui règne n'est pas liée à la complexité de l'intrigue mais à une narration hésitante, comme si Filippi, d'ordinaire plus inspiré, n'était pas à l'aise dans cet univers.
De plus, le changement de dessinateur dessert fortement l'album. Malheureusement décédé après la réalisation du deuxième album, Jean-Florian Tello avait réussi à caractériser ses personnages — volontiers anguleux, taillés à la serpe, avec des coiffures hérissées — aussi bien que son univers — avec des décors et des couleurs remarquables. La reprise du graphisme par Francisco Ruiz Velasco ne se fait pas dans un esprit de continuité : les personnages sont méconnaissables, raides et difficiles à distinguer les uns des autres, les décors sont simplifiés, les couleurs sont ternes avec une nette diminution des contrastes. Il suffit de comparer les couvertures du deuxième et du troisième tome pour avoir une bonne idée de ces différences.
Bref, le bilan n'a rien d'enthousiasmant. Sans doute aurait-il mieux valu boucler la série en resserrant l'intrigue — ce qui aurait sans doute été possible vu la vacuité de ce troisième tome — car il paraît peu probable que les albums à venir puissent redresser la barre.
Pascal Patoz nooSFere 27/11/2005
|