Luca, pour les besoins de sa thèse, a quitté Turin pour Rome. Alors qu’il suit la piste d’un signe étrange : une louve tenant un glaive dans la gueule, il se retrouve au cœur d’une lutte plusieurs fois millénaires. Il ne sait pas que ceux qui se nomment « Les fils de la louve » en ont après lui, comme ils en avaient après son grand-père. Tandis qu’il dort dans les bras de la belle Francesca, il est transporté à Rome, sous Jules César, sans pouvoir empêcher l’assassinat de celui-ci. Lorsqu’il se réveille, à l’époque actuelle, il trouve, à ses côtés, Francesca sauvagement assassinée. Est-il le meurtrier, lui qui a du sang sur les mains ? Il se décide à ouvrir la lettre de son grand-père qui lui explique qu’il est sans doute l’unique rempart devant les ennemis. Complètement déboussolé, il erre dans les rues de Rome, cherchant quelqu’un de connu à qui parler. À une terrasse de café, il est accosté par Carlo, un chauffeur de taxi. Ils sympathisent au point que celui-ci invite Luca à consulter des documents chez lui. Là, parmi les dossiers, notre héros retrouve la louve. Mais Carlo drogue le vin et Luca s’endort… pour se réveiller dans l’atelier de l’architecte de Néron. Ce dernier veut un palais à la grandeur de sa personne. Luca est confronté aux luttes de pouvoir dans une ville où les assassinats par les Hommes-loups contribuent à instaurer une terreur que Tigellin, responsable de police ne jugule pas. Et puis, le favori de Néron l’invite à ses soirées. Très vite, Luca le soupçonne d’être à la tête des assassins et de comploter contre le césar. Que peut-il faire, lui qui est étroitement surveillé, dans une cité où la mort violente est monnaie courante ?
Ce second volet éclaire quelque peu le personnage de Luca et donne quelques pistes sur la mission inter siècles qu’il doit accomplir. Patrick Weber, jouant sur les deux espaces, crée un va et vient intéressant entre les secrets et les intrigues de la Rome antique, ceux de la Rome actuelle. Il dépeint un Néron amoureux des arts avec un égo surdimensionné au point de se croire le meilleur acteur du monde et de vouloir imposer à l’Empire, à travers les monuments l’image de sa grandeur supposée. Ah ! S’il n’avait été que le seul ! Mais, il n’est qu’un maillon dans l’énorme chaîne des gouvernants voulant signifier « leur importance » par des constructions démesurées : les Pyramides, le Château de Versailles, l’Arc de triomphe, la Pyramide du Louvre et l’Arche de la Défense…
Fernando Pasarin signe un dessin d’un classicisme flamboyant, travaillant avec justesse et minutie sur les vues, soignant les détails. C’est beau, c’est net, c’est riche. On peut, toutefois, regretter une mise en page « trop sage » alors qu’il y a matière à faire exploser les cases, libérer les dessins qui y sont comprimés. Toutefois, les traqueurs de défauts vont se régaler avec la vignette de la page trente-trois où Luca se retrouve avec le bras de Tigellin. La mise en couleurs de Nadia est attractive et les ocres et les jaunes des scènes de l’incendie de Rome sont magnifiques.
La louve de feu confirme le sentiment né lors de la lecture du premier tome. Les Fils de la Louve est une série attrayante, riche en événements, au scénario fort bien traduit graphiquement. Que demander de plus ?
Serge Perraud nooSFere 25/07/2006
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