Deux contes placés dans l'Ecosse d'Algernon Woodcock... La Sixième couronne et Le Massacre des chats révèlent tous deux le sort réservé aux hommes rongés par la cupidité. Le premier récit montre un avare piégé par un nain inquiétant entouré d'une meute de loups. Le second met en scène un village affligé par de nombreuses disparitions de chats, l'un de ces chats devant détenir la clé d'un trésor...
On demeure ici dans la tradition des contes celtes, souvent dotés d'une morale malicieuse, à la façon des Contes du Korrigan. Le premier récit est trop convenu pour retenir l'attention et ne méritait sans doute pas autant de planches. Le second, au contraire, pourrait potentiellement être plus intéressant, à condition d'être étoffé. Quant aux planches d'introduction, leur seul intérêt est de nous permettre d'admirer à nouveau le dessin de Sorel... ce qui n'est d'ailleurs pas un service à rendre à Lemercier, car, bien que son dessin soit plus qu'honorable, l'inévitable comparaison que fera le lecteur n'est pas à son avantage.
Le fait de placer ces contes dans l'univers d'Algernon Woodcock paraît de tout façon bien artificiel, dicté sans doute plus par une intention commerciale que par un intérêt narratif. Il eût peut-être mieux valu laisser la place à d'autres contes, en resserrant la narration. En l'état, l'album paraît un peu vide, à ne conseiller qu'à ceux qui sont friands de contes.
Pascal Patoz nooSFere 12/06/2006
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