Alors que Marianne et Claude, les deux cobayes échappés du centre d’expérimentation de la Lexmandlweiss, poursuivent leur équipée sanglante, à l’image de celle de Bonnie and Clyde auquel Claude s’identifie, Gillioc le commissaire, tue froidement deux malfrats venus enlever sa fille. En se disputant avec Jérémie, un garçon aux pouvoirs étonnants, ils se découvrent de nouvelles capacités. C’est ainsi qu’ils matérialisent Hadès, le dieu des morts. Le « boss » suprême du groupe Lexmandlweiss, multinationale responsable des expérimentations sur Marianne, Claude et Jérémie, décide de détruire le groupe. Mais, un commando de mercenaires, même entraîné, peut-il faire front au maître des enfers ?
Thomas Mosdi, qui a scénarisé entre autres L’Île des morts, (magnifiée par Guillaume Sorel) ou l’excellent Chimères, (avec Béhé) écrit une histoire qui évolue de la série policière classique à un thriller où le paranormal et le fantastique prennent vite la place. Il fait intervenir, dans chaque album, une entité mythologique dont il utilise les capacités maléfiques pour orienter et construire son histoire. C’est ainsi qu’après Chronos, de triste renommée, Hypnos, le maître de l’oubli et des rêves, (le moins vilain des quatre) Thanatos, son frère qui représente la mort, il convoque Hadès, dieu des morts, souverain des enfers. L’auteur qui, dans les tomes précédents avait laissé la part belle aux tueries et massacres perpétrés, entre autres, par le trio, aborde une vision plus « soft », transférant sur l’entité, la responsabilité des meurtres. Les jeunes gens redeviennent-ils plus compatissants ? On sait que l’absence de sommeil engendre la folie. Pourquoi celle-ci, même sous expérimentation, n’existerait-elle pas ?
Le dessin de David Vogel est énergique. L’auteur possède un style réaliste, une bonne maîtrise du mouvement et une efficacité certaine dans les scènes d’action. Adepte d’une ligne claire, il réalise de fort belles vignettes. On peut cependant regretter les « économies » faites par les auteurs sur leur nombre, réalisant des pages avec six ou sept vignettes. Est-ce par souci d’une mise en scène dynamique mettant mieux en valeur les dessins et les couleurs ou d’une productivité accrue ?
Zone Mortelle est une série attrayante par son thème et le traitement de celui-ci. Hadès est en principe le dernier volume, mais la fin ouverte pourrait laisser supposer…
Serge Perraud nooSFere 17/08/2006
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