L’incroyable défi tenté par le duo de choc : Corbeyran, Defali, est-il en passe d’être gagné ? Il semble qu’il soit possible de sortir une histoire en temps réel, à raison de soixante pages tous les deux mois ! Sans pour autant minimiser la participation des autres acteurs, cela représente une gageure peu commune de la part du dessinateur. Cette série narre une nouvelle aventure d’Asphodèle, la belle sorcière. Corbeyran lui a concocté une machination grandiose, un piège dans lequel elle s’englue et dont elle semble avoir le plus grand mal à se sortir. Il faut dire que l’auteur ne lui ménage pas les difficultés. Face à une sombre menace orchestrée par son plus vieil ennemi, elle est isolée. Elle a contre elle la congrégation des sorciers, a perdu le soutien de la plupart de ses amis. (Etaient-ce des amis ?). Seuls Andrews Gillian et Lenny continuent de croire en elle et tentent de retrouver sa piste pour la délivrer, tout en démontant la cabale, découvrant les vidéos truquées... Mais les pièges sont nombreux et les traîtrises, monnaie courante, dans le monde occulte…
Dans ce quatrième volume, l’auteur use des réminiscences sur l’enfance d’Asphodèle, de cette période terrible où elle assista à la mort de sa mère, tuée par son père…. Il organise un ballet au rythme soutenu entre les intervenants et multiplie les péripéties. Le suspense continue malgré quelques éclaircissements. Et la belle héroïne est plus futée que peuvent le laisser penser certaines scènes.
Le niveau de l’illustration ne se dément pas. Djilali Defali assure une qualité graphique constante. Certes, le choix de nombreux décors neutres aide sans doute à gagner du temps et faciliter la productivité, mais il faut saluer l’exploit d’une page dessinée par jour. Toutefois, l’auteur a des soucis avec la conduite à droite et à gauche. Mais il est vrai que Renault réalise les deux versions pour un même modèle !
Le rythme de parution, très rapide, (pour une BD) facilite grandement le suivi de l’intrigue car les précédents épisodes sont encore bien en mémoire. Une série qui, dans son contexte de réalisation est de très bonne tenue. Nombre d’albums à parution annuelle n’ont pas cette qualité.
Serge Perraud nooSFere 13/09/2006
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