Christophe Pernoud a déjà signé le scénario de La Métaphore du papillon, une série en trois tomes, (Bamboo Éditions) où il jonglait avec les concepts mathématiques, les théories statistiques et les lois de la probabilité pour maîtriser le hasard. Avec Kim, sa nouvelle série, il récidive et construit un scénario basé sur des concepts de physique de pointe comme l’usage des « trous de vers ».
La situation est grave, en Suisse. C’est le troisième attentat commis par les Black Worms, des cyber terroristes. Leur intervention déclanche des mouvements financiers incontrôlables sur les comptes de banques suisses, mettant le sacro-saint secret à mal. L’Helvétie financière est en péril. Les autorités font appel à « La Division » dirigée par le commandant Hofer. Sous l’autorité de celui-ci des chercheurs ont trouvé la possibilité d’avoir des contacts à travers le temps grâce à la génération, dans l’accélérateur de particules du CERN, d’un trou noir associé à une fontaine blanche. Kim est son meilleur agent action. Elle rentre d’une opération d’exfiltration de l’un des hackers en contact avec le groupe des Black Worms. Elle doit intervenir lors d’une réunion qui s’est déroulée cinq ans plus tôt. Mais rien n’est simple, car il s’agit d’une première mondiale. Elle doit infiltrer son passé, sans détruire ce qu’elle faisait à ce moment là. Or, elle était en mission en Malaisie, à Kuala Lumpur…
Le scénario est astucieusement monté. Christophe Pernoud joue avec maestria de concepts avancés de la physique. Il anime, à partir de la théorie des « trous de ver », une application intéressante qui consiste à modifier le passé ou à lire l’avenir, sans toutefois modifier quoi que ce soit de la vie du cobaye qui vit la translation. Cela donne un début d’histoire passionnante car on se rapproche des meilleurs récits du genre, comme ceux que peut écrire un Stephen Baxter. Mais au-delà de l’action, omniprésente dans cet épisode, (la série est prévue en trois albums) l’auteur fait une approche encore timide sur les relations sentimentales entre l’héroïne et le responsable des ses « déplacements ».
Avec Code AZEFI, Ben Zanat signe les dessins de son premier album. Et il faut avouer qu’il s’en sort fort bien. Le groupe des personnages, assez étoffé, bénéficie d’une stabilité graphique constante, ce qui facilite grandement la lecture. En effet, le scénariste n’hésite pas à donner aux séquences un tempo rapide et promener son lecteur avec entrain entre différentes périodes.
Code AZEFI est l’introduction prometteuse d’une série fort distrayante, au scénario innovant. À suivre !
Serge Perraud nooSFere 10/05/2007
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