Clément, qui possède un don, cherche à en savoir plus sur son passé. C’est ainsi qu’il a rendu visite au sorcier, accusé du meurtre de sa mère, au bagne de l’île de Ré. À son retour, il est admonesté par sa mère nourricière qui lui reproche son absence. Celui-ci se rebiffe et utilise les semi confidences du forçat. Clément exige alors qu’elle fasse libérer le prisonnier en usant des relations de son mari. Le ton monte et lorsque celle-ci le menace, des mouettes brisent les fenêtres et envahissent le salon où ils se disputaient, commotionnant sa mère. Alors que le médecin s’en va, Marie vient chercher Clément pour lui montrer, sur la plage, une dizaine de baleines venues s’échouer, au grand bonheur des pêcheurs. Concomitamment, la chaumière de Marie a souffert d’un vol de chauves-souris. À son retour, Clément est intrigué par des traces étranges qui mènent à …un puits.
On connaît l’art d’Éric Corbeyran pour monter des histoires où le fantastique se distille de mille façons, sa propension à faire monter la tension en confrontant les personnages à des situations peu banales. Le Malvoulant entre dans cette catégorie et l’auteur réunit, pour faire bon poids, une malédiction, des circonstances troubles, des faits irrationnels, le tout dans un cadre grandiose. Il densifie son récit en introduisant l’innommé, la lourdeur du secret, l’influence de la magie et l’incertitude quant à la nature du danger.
Paul Marcel continue à nous offrir des planches superbes où les sombres obscurs de la plus belle eau voisinent avec des ouvertures sur le large et des ciels flamboyants. Cependant, par rapport à l’album précédent, les personnages de fonds sont moins travaillés et des détails négligés. Ainsi, Clément plonge dans la mer avec un bonnet qui, même mouillé, conserve sa forme.
Le Puits conforte cependant l’excellente impression laissée par le tome 1 et confirme la qualité de la série.
Serge Perraud nooSFere 20/12/2007
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