Un navire viking fend les flots alors que la température extérieure s’élève. Il contient en sa proue verrouillée, une chose crainte par les marins. À Kaamelott, Arthur prend un bain avec sa maîtresse quand la Dame du Lac se matérialise. Elle vient aux nouvelles quant aux résultats de la mission prioritaire qu’elle a confiée, il y a peu, au roi. Celui-ci reste évasif. Elle insiste, arguant d’un grand danger. Il la rassure. Il a confié la mission à deux de ses chevaliers. Nous retrouvons ceux-ci, perdus dans la forêt. Perceval et Karadoc tentent de retrouver leur chemin. Au détour d’un bosquet, un vieux guerrier veut les chasser. Mais quand il apprend qu’ils sont à la recherche d’un objet magique pour le compte du roi Arthur, il les amène à l’endroit où il garde et protège, depuis dix-sept ans, …un tabouret à trois pieds. Dans le château, Arthur, qui décide de s’aménager un bureau hors de sa chambre, se heurte à l’incompréhension de presque tous les habitants. Le navire viking arrive à destination : un village du Languedoc. Le Chef recherche un objet magique d’une valeur inestimable qui dort, depuis un millénaire, dans une auberge du village. Pour quel usage ? Quel est le rapport avec l’objet de Kaamelott ?
Alexandre Astier prend, semble-t-il, le même plaisir à rédiger les scénarii de ses BD que les épisodes pour la télévision. Mais, contrairement à ses séries filmées, il peut disposer de grands espaces et …il ne s’en prive pas. Il nous fait passer ainsi, de Bretagne en Languedoc, suivre des poursuites en mer… Ce grand bol d’air n’affecte en rien son humour et son ironie. Les séquences et situations s’enchaînent avec le rythme soutenu que l’on connaît. Il accorde, dans ce scénario, une plus large place aux personnages secondaires, diversifiant ainsi les intervenants pour une intrigue dont l’ensemble est attrayant. Cependant, il aurait sans doute été opportun de réduire la répétition du gag des céleris-raves dans « le bureau ».
Steven Dupré croque les personnages principaux, nous faisant presque « entendre » l’échange des répliques, les tics verbaux et la tonalité des acteurs. Son travail sur les plans, son dessin détaillé, précis, au trait juste donnent un résultat remarquable. Toutefois, le regard des personnages, leur visage manquent de stabilité au fil des planches.
Avec ce second volet de Kaamelott en BD, Alexandre Astier confirme sa capacité à séparer cette série de celle de la télévision, pour lui donner sa propre identité, acquérir son label. Les Sièges De Transport est un album de bon niveau scénaristique et graphique, avec lequel on passe un savoureux moment de détente.
Serge Perraud nooSFere 13/01/2008
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