Merwan, est retenu dans une chambre, au Vatican. Comme il n’a rien d’autre à faire, il reprend la lecture des lettres écrites par Halid Riza à sa sœur. Dans celles-ci, il conte par le menu sa trouvaille et les conséquences qu’elle a eues sur sa vie. On suit les événements, les péripéties, les rencontres et les drames qui ont suivi cette révélation. On appréhende mieux le passé, les circonstances qui ont fait du jeune théologien un vieux sage et le dessein de la transmission d’un héritage, bien lourd à porter, à un jeune islamiste fanatique. Mais un texte, écrit de la main du Prophète quelques jours avant sa mort, son ultime sourate, son testament spirituel ne peut laisser indifférent le croyant sincère.
Dans ce troisième volet du Légataire, Frank Giroud donne la vedette à Halid Riza. Si Frank Giroud, en tant qu’auteur prend, semble-t-il, bien du plaisir à renouer avec les fils de son œuvre maîtresse, en tant que lecteur, c’est un véritable bonheur que de suivre, ainsi, des développements parallèles, de mieux cerner les causes de certaines situations du Décalogue. Cependant, pour apprécier pleinement cet épisode, je rejoins bien volontiers le contenu de l’avis placé en introduction au présent album, qui recommande de se replonger dans les événements décrits dans les tome II et III du Décalogue. Il faut saluer la virtuosité de l’auteur à faire coïncider les différents épisodes de ses multiples séries à partir des éléments du tronc commun. À moins que l’auteur ait déjà imaginé une large épopée dont il n’a utilisé qu’une partie, se focalisant sur un sujet, écartant ce qui ne se rattachait pas directement aux tribulations de Nahik, le livre maudit, au hasard des siècles.
Le dessin se partage entre Joseph Béhé et Camille Meyer. Si l’ensemble est agréable à regarder, si le trait reste élégant et gracieux, certaines pages, certaines vignettes donnent le sentiment d’être moins travaillées que d’autres. Des mouvements, des positions ne sont pas naturels, des détails sont négligés et des portraits ont du mal à se « stabiliser ».
Cependant ce troisième album, Le Labyrinthe de Thot, reste dans la lignée d’une série qui maintient ses promesses en matière scénaristique et graphique, (à quelques détails près.)
Serge Perraud nooSFere 02/01/2009
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