31 décembre 2059. Depuis dix ans l'U.N.S.S. Neil Alden Armstrong, monstre spatial gigantesque, poursuit sa route vers la planète Sulus dans le système 51 Pegasi. À son bord 10000 hommes et femmes se relaient par équipes de 400 personnes pour des permanences semestrielles tandis que le reste de l'équipage repose en stase cryogénique. Soudain, alors que le réveillon bat son plein, une violente explosion endommage les centrales de refroidissement. La seule solution est de réanimer dans l'urgence les 9600 cryogénisés, une opération nécessitant normalement seize heures mais qui doit. être réalisée bien plus vite, d'autant qu'une seconde explosion achève de mettre l'équipe médicale dos au mur. Les pertes prévisionnelles sont estimées à 80 % mais l'heure n'est plus aux choix. Surtout que le pire est encore à venir, le pire et carrément... l'horreur. Ah, suspens, suspens... En voilà une belle BD SF, du véritable space opera, avec étoiles, espace profond et vaisseaux, enfin un, surtout, mais qui vaut le détour. On a beau dire, ça court pas les rues tant que ça. Du côté des dessins rien, ou pas grand chose en tout cas, sur quoi hurler. L'indispensable réalisme est là, chaque planche est riche de détails technologiques en tous genre, la couleur utilisée avec intelligence sert impeccablement l'ambiance, Jusqu'à la couverture d'ailleurs, absolument superbe, et dont Thierry Cailleteau peut, à juste titre, louer les qualités. Vraiment Denis Bajram, dont le nom ne devrait pas être inconnu aux aficionados du fandom BD, est promis à un avenir souriant (il travaille d'ailleurs à l'heure actuelle avec le scénariste David Chauvel — l'auteur des quatre albums de Rails et des trois tomes des Enragés, entre autres — sur Wadko, une BD policière qui s'annonce assez noire, à paraître, toujours chez Delcourt, dans la collection Sang d'Encre). Reste le scénario qui, sans briller d'une originalité foisonnante réserve malgré tout quelques surprises, nonobstant le fait qu'il augure d'une suite plutôt axée sur le « blastage » à outrance... Tout cela nous laisse évidemment sur notre faim mais, après tout, n'est-ce pas là le signe d'un bon premier tome ?
Org Bifrost n°2 01/07/1996
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