Dans une époque très futuriste, Charlie Chevrolet se spécialise dans l'étude de l'espace-temps. Dépassant les travaux de son mentor, le professeur Denis Lamquet, il a développé un véhicule qui, à moindre coût, permet de sauter d'un univers à l'autre. Son invention va bouleverser la physionomie de cette partie de l'univers qui se compose d'une multitude de terres parallèles et d'univers alternatifs au centre de laquelle règne Omnopolis, la ville forteresse. Le consortium Griselune, qui a le monopole d'exploitation du marché des transports, verra ses monstrueux profits ruinés. Et le pauvre étudiant se retrouve confronté à tout ce que la région compte de requins civils, policiers et religieux. Marie-Rose, la tueuse, et Bernie Cabriolet, un Alien, l'aident à leur échapper. Il a téléchargé, avant de fuir, toutes ses données sur son ordinateur de poignet. Mais on le lui vole ! Il lui faut donc aller récupérer la sauvegarde sur son prototype, un prototype très endommagé lors du décollage dans l'urgence. Capturé, il est amené vers Eric Guderian, le Grand Bibliothécaire. Ce dernier, en possession de l'ordinateur, se débarrasse de Charlie en le poussant dans un puit du temps. Avec les données de l'étudiant, avec son propre réseau, Le Grand Maître accède à toutes les portes dimensionnelles et devient l'équivalent d'un dieu. Charlie revient à lui avec un sabre sur la gorge, une arme tenue par une charmante guerrière qui lui annonce qu'elle attend son arrivée ...depuis trois ans !
Le scénariste joue avec humour de toutes les situations les plus extrêmes, voire les plus excessives, des récits d'aventures. À cela, il ajoute toutes les possibilités que lui offrent les espaces-temps, les univers parallèles, les extrapolations de la physique quantique. Il se base toutefois sur une situation bien contemporaine et que les sociétés terriennes connaissent bien : le monopole et toutes les exactions qu'il entraîne pour le conserver. On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec les nombreux projets énergétiques freinés, (voire pire) par les groupes exploitant le pétrole. Pour faire vivre son intrigue, Jean-marc Lainé imagine une galerie de personnages tous plus épatants les uns que les autres. Il truffe son récit de dialogues percutants et fort humoristiques. Dans ce troisième tome, il s'amuse à nous faire changer de séquences à un rythme très soutenu, ce qui nécessite de « s'accrocher » au récit.
Cette histoire, qui bénéficie d'un ton jubilatoire et d'un scénario survitaminé, est servie par un graphisme à la facture très proche de celui des comics. Geyser réalise un dessin magnifique, dynamique, se lance dans des perspectives audacieuses et croque des portraits énergiques et d'une grande beauté de ses personnages.
Omnopolis est une magnifique série où humour et action débridés cohabitent pour notre plus grand bonheur.
Serge Perraud nooSFere 19/04/2009
|