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Album
Le Grand magasin
Série : Le Fond du Monde    Album précédent tome 4  Album suivant

Scénario : Eric CORBEYRAN
Dessins : Denis FALQUE
Couleurs : Denis FALQUE
Préface : Pierre CHRISTIN

Delcourt , coll. Terres de Légendes, février 2000
 
Cartonné
Format 320 x 230
48  pages  Couleurs
ISBN 2-84055-286-8
Voir une planche.
Couverture
 
Quatrième de couverture
     Le consumérisme a envahi la cité et s'est propagé jusqu'aux terres enneigées du fond du monde où Basile dirige désormais une station de ski en vogue. La ville s'est muée en un gigantesque magasin avec à sa tête Michel Michel, un empereur fantasque et fantoche.
 
Critiques
     Le Grand Magasin porte bien son nom puisqu'il recouvre la surface totale du nord du pays. Il représente la société de consommation poussée à l'extrême : on habite le Grand Magasin (dans des habitacles-alvéolaires), on travaille pour le Grand Magasin et on consomme dans le Grand Magasin... Celui-ci devient une sorte de machine emballée où le client est roi et où le roi (ou l'empereur) est client ; les sondages auprès des consommateurs font la loi et décident des comportements que devront adopter les consommateurs et de ce qu'ils doivent répondre aux sondages... On ne sait plus très bien qui décide quoi dans ce Grand Cercle Vicieux où l'on vit pour consommer plutôt qu'on ne consomme pour vivre.

     Dans ce monde à l'absurde logique kafkaïenne, quelques grains de sable vont manifester leur présence : Jeroboam Barbot, qui en cherchant obstinément une nouvelle pipe va affronter le système jusqu'au terrible responsable de niveau et jusqu'à l'empereur lui-même, puis déclencher la mise en route d'une expédition vers le Zéta-Zuni, une ancienne colonie mythique ; Sabin, le fils de l'empereur, qui s'ennuie décidément trop dans ce monde surveillé par des robots aussi bornés que stupides ; Toinette, qui souhaite échapper à sa condition de Mate-Lacets – « ouvrière manufacteuse  » – pour s'élever vers les sommets du Magasin ; et Basile qui vient du Fond du monde pour se procurer une pièce de rechange pour sa machine à laver...

     Corbeyran est décidément l'un des grands scénaristes du moment. Comme l'écrit Pierre Christin dans la préface, il parvient à animer « un univers mystérieux, complexe, stratifié en groupes sociaux souvent antagonistes, structuré de façon labyrinthique et de surcroît peuplé d'individus aux réactions personnelles presque toujours imprévisibles. Mais tout cela est raconté avec une parfaite limpidité, un sens précis du coup de théâtre, des dialogues appropriés pour chacun des protagonistes, des épisodes aux bifurcations savoureuses qui –insensiblement mais méthodiquement – donnent vie à une société imaginaire à la fois saugrenue (mais pas plus que la nôtre) et cohérente (en tout cas pas moins que la nôtre).  » Un bel hommage tout à fait justifié.

     Le dessin de Denis Falque est lui aussi enthousiasmant. Il mêle les époques à la façon du steampunk, s'inspirant largement du XIXème siècle ou de la première moitié du XXème siècle pour les costumes, les personnages – en particulier les pseudos fonctionnaires étriqués – ou l'architecture – le Grand Magasin est une ville grandiose, avec des bâtiments aux dimensions de cathédrales, faits de pierre, de métal et de verre. Il y introduit des éléments futuristes tels que d'admirables robots aux lignes vieillotes comme on peut en voir dans les publicités d'antans.

     En bref, un pur régal qui mêle adroitement l'absurde, la dérision, la satire sociale et l'aventure...

Pascal Patoz          
nooSFere          
02/04/2000          


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