Liés par un amour interdit, un Noble du nom de Meier Link et une jeune humaine fuient de toutes leurs forces à bord d’un carrosse. À la demande du père de la jeune fille, D est lancé à leur poursuite, mais les ingénieux Hunters de la famille Markus sont également de la partie... Leur confrontation ne peut être que tragique et magnifique...

     L'histoire de ce troisième Vampire Hunter D, tiré d'une série de romans très populaire au Japon (malheureusement inédite en France) a déjà été adaptée en long-métrage animé par l'immense Yoshiaki Kawajiri (Wicked City, Ninja Scroll...). Je n'ai pas été tendre avec les deux précédents tomes de cette série, essentiellement à cause de ses intrigues difficiles à suivre (narrativement et graphiquement), mais cet épisode bénéficie d'un avantage : la vision préalable du film de Kawajiri (en zone 2 chez TF1 Vidéo) permettra au lecteur de suivre un peu plus facilement sa trame.

 

     D est engagé par un homme pour retrouver sa fille, capturée par un vampire (le baron Meier Link). Sa mission va se compliquer avec l'intervention des frères Markus, un groupe de hunters également engagés par le père. Une longue course-poursuite opposera ensuite Meier Link et sa captive, traqués par D et les frères Markus. Nous retrouvons ainsi la même intrigue et les mêmes personnages que dans le film de Kawajiri, mais avec quelques différences notables (notamment dans leur personnalité et leurs techniques de combat). Nous constatons à cette occasion à quel point le film, prévu pour une distribution aux USA, s'avère édulcoré par rapport à l'histoire originale (chose peu habituelle de la part du réalisateur, connu pour le caractère extrême de ses œuvres). Le manga, tout en restant aussi romantique, se révèle bien plus violent et cruel que le film, sans parler de ses références sexuelles.

 

     Sur le papier, cette histoire, sans doute la meilleure des trois parues en France, ne perd rien de sa force. Son aspect le plus intéressant, même s'il n'est pas très original, consiste à inverser les rôles en présentant les hunters comme de beaux salopards (bien plus que dans le film) et le vampire de l'histoire comme un être respectable, D faisant office de personnage « neutre » et cynique, du moins en apparence. Les caractères sont d'ailleurs ici plus marqués, complexes et ambigus que dans l'anime. En outre, les trouvailles surréalistes de l'auteur sont toujours un plaisir à découvrir, mais on regrettera encore une fois l'aspect confus de la narration et du graphisme. Pour finir, on notera une conclusion moins habile, et moins réussie que dans le film.