La cité a été désertée. Tous les adultes ont disparu. Il ne subsiste que quelques enfants. De multiples appels téléphoniques sont restés sans réponse. Le petit groupe composé de Dodji, Leïla, Camille, Yvan et Terry est-il seul au monde ?
Non ! Il reste quelques individus dangereux. Après avoir déjoué la menace du maître des couteaux (Tome 2, même éditeur) le groupe quitte la ville dans un vieux bus aménagé par Leïla.
La petite troupe campe au bord de l’autoroute quand Dodji monte sur le véhicule pour vérifier que la fumée qu’il voit au loin n’est pas un départ de feu. Horreur, c’est une meute de chiens qui arrive. Les enfants n’ont que le temps de se réfugier dans l’autocar. Leïla, au volant, a roulé une partie de la nuit, sans semer les chiens. Et le réservoir est presque vide. C’est Dodji qui aperçoit, à bord d’une voiture, des enfants qui leur font des signaux lumineux. Ceux-ci les guident jusqu’à leur camp retranché, un ancien parc d’attractions. Saul, le fils du constructeur, est le chef auto désigné de la communauté, dénommée « le clan du requin » à cause du grand prédateur blanc, vedette du parc. Mais Saul ne supporte pas la contestation. Avec Leïla et Dodji dans le groupe, les choses vont mal finir…
La disparition de tout ou partie de l’humanité, avec quelques survivants qui s’organisent, est un thème fréquemment utilisé dans les années 60/70, en SF. L’auteur reprend cette idée en ne gardant que des enfants. Il compose un petit groupe tout à fait dans la réalité d’aujourd’hui avec une « beurette » débrouillarde et qui n’a pas froid aux yeux, un noir, rebelle au grand coeur, un pédant insupportable, une intellectuelle naïve, mal à l’aise avec les choses matérielles, et un enfant qui prend toutes les situations pour un jeu. Le groupe fonctionne à merveille, avec des inévitables conflits, mais avec solidarité et esprit d’équipe.
Si la base du récit s’inscrit dans une veine SF, les péripéties des héros relèvent jusqu’à présent plus de l’aventure. Aurons-nous une explication rationnelle à la disparition subite des adultes ? Une disparition qui, d’après les quelques renseignements collationnés par les héros, se serait déroulée comme le passage d’une vague. Les heures probables du phénomène n’étant pas les mêmes selon le lieu.
Le scénariste mène son récit sans temps morts, ni longueurs, génère la tension, le suspense qui sied à une telle série. Il règle le sort à quelques idées préconçues, comme les tâches dévolues aux filles, par exemple, et insuffle un ton très positif aux réactions des personnages.
La mise en images de Bruno Gazzotti est classique mais efficace. Son travail sur les personnages et les décors est remarquable. Il fait passer les émotions et les sensations avec quelques traits, réussissant particulièrement l’intensité des regards.
Seuls, avec ses intrigues efficaces, son groupe de personnages attachants, est une série que l’on a grand plaisir à suivre.
Serge Perraud
nooSFere
09/08/2008
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