Le spiritisme est en plein essor dans l’Angleterre des années 20. La Grande Guerre a fait trop de morts et nombre de leurs proches cherchent un soutien, un réconfort dans cette doctrine philosophique. Mais tout développement amène obligatoirement son lot d’escrocs qui cherchent à s’enrichir à bon compte. Jason Brice, détective de son état et cartésien par nature, démonte les arnaques, se rend maître de façon musclée des aigrefins et les livre à la police.
Theresa Prendergast, une jeune femme, est toute heureuse de revenir habiter à Londres. Elle aménage dans sa nouvelle demeure quand Hopkins, son majordome, lui remet un carnet trouvé dans la maison. Celui-ci, intitulé : Le meurtre de Theresa Prendergast, décrit les événements avant coureurs et prédit sa mort, assassinée par… La dernière page manque, arrachée !
Effrayée, on le serait à moins, d’autant que des événements prévus commencent à arriver, elle demande à Jason Brice d’enquêter pour tout savoir sur ce carnet, son auteur…
Le détective retrouve l’ancien propriétaire de la demeure, qui lui révèle que ce carnet appartient à Morgan Fatoy, un écrivain qu’il a reçu chez lui …en 1912 ! Il lui raconte que dès 1902, Morgan avait décrit dans Le Titan, le naufrage du Titanic. Tout concordait ! Et l’homme de conclure : « Si j’étais à la place de votre petite dame, je m’inquiéterais vraiment ! »
Jason Brice, le détective de l’occulte est une création d’Alcante. Celui-ci a déjà signé les scénarii des huit albums de Pandora Box (Dupuis) une série de fantastique.
C’est au hasard d’une lecture qu’il découvre qu’un romancier a imaginé, quatorze ans avant la catastrophe, le naufrage du Titanic. Il n’en faut pas plus pour que l’imagination de l’auteur se mettre en marche : pourquoi ce même auteur ne pourrait-il pas prévoir la mort d’une de ses lectrices ?
Ce qui est écrit nous place de plain pied dans l’intrigue. La présentation du cadre, des antagonistes, est rapide et très vite nous sommes au cœur de l’action, en l’occurrence les événements annonciateurs de la mort de l’héroïne. Alcante sait faire monter la pression, ménager le suspense, car il anime des personnages qui ne sont pas aussi « transparents » qu’ils veulent bien le laisser croire. Chacun cultive une zone d’ombre, traîne les conséquences d’actes passés. Le final de l’album est superbe. Nous tenons, avec cette histoire un récit remarquable.
Milan Jovanovic, qui a déjà signé, sous la houlette de Frank Giroud, les trois tomes du Serpent sous la glace, a beaucoup progressé. Il réalise une mise en images forte, aboutie. Il campe ses personnages, les stabilise fort bien tout au long de l’album.
La colorisation parfaitement équilibrée et maîtrisée de Sébastien Gérard donne un lien à l’ensemble pour un album.
Nous tenons, avec Ce qui est écrit, un récit remarquable qui fait attendre la suite avec impatience, mais aussi avec crainte car le prochain album …sera-t-il à la hauteur de celui-ci ?
Serge Perraud
nooSFere
22/08/2008
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