A la fin du XXIe siècle, la conquête de la Lune puis des planètes a été suivie par la découverte de l'hyperforce quanto-gravitique qui a ouvert la route des étoiles... Ainsi débute le grand film M-G-M en Cinémascope et en Eastmancolor d'où est tiré ce roman.
Un astronef approche de la quatrième planète de l'étoile Altaïr où il a été envoyé à la recherche d'une expédition perdue vingt ans auparavant. Le commanandant Adams décide de passer outre aux avertissements d'une voix mystérieuse et atterrit. Un étonnant et inquiétant robot survient qui le conduit avec deux des ses officiers, à l'extraordinaire demeure du professeur Morbius. Celui-ci leur apprend que tous les membres de l'expédition sont morts horriblement, tués par un monstre invisible qui n'a épargné que lui et sa fille, la jolie Altaïra. Et il les incite de nouveau à quitter la planète interdite.
Le jeune et énergique commandant Adams, d'ailleurs profondément impressionné par le charme d'Altaïra, s'y refuse. Et maintes péripéties dramatiques, haletantes de « suspense », conduisent au dénouement le plus logique et le plus fantastique, dans une ambiance constamment empreinte de ce « sens du merveilleux » qui fait le meilleur attrait de la Science-Fiction.
Critiques
« Planète interdite » (Forbidden planet) de W.J. Stuart (Rayon Fantastique-Hachette). Ce roman, qui se situe au-dessus de la moyenne mais qui ne fera pas date dans l'histoire de l'A.S., a été adapté au cinéma (*). Je n'ai pas vu le film, mais il y avait là effectivement une riche matière cinématographique en même temps que d'intéressantes possibilités de réalisation. C'est l'histoire d'une expédition inter-galactique (on n'y calcule qu'en milliards de km et en centaines de milliers de parsecs) envoyée sur une planète inconnue, Altaïr4, pour tenter de retrouver les traces d'un astronef disparu vingt ans plus tôt. En fait de survivants, les explorateurs n'en retrouvent qu'un seul, le professeur Morbius, qui leur déconseille d'« adaltaîrer » et qui, une fois mis en présence du fait accompli, révèle de fort mauvaise grâce que tous ses compagnons ont péri, déchirés, déchiquetés, par une Force mystérieuse, inhumaine. Bien entendu, les astronautes n'auront rien de plus pressé que de chercher à élucider le mystère. Ils y arriveront, non sans y laisser quelques plumes. Le récit (sous forme de narration par trois des principaux explorateurs) souffre de quelques longueurs, et l'histoire d'amour qui vient s'y greffer ne semble y avoir été mise que pour des raisons commercialo-cinématographiques. Mais il ne cesse jamais d'être intéressant, et la fin l'est prodigieusement. Pour tous les amateurs du genre.
(*) Voir compte rendu du film dans le présent numéro de "Fiction"