J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (1970 - 1984, 1ère série) n° 880 Dépôt légal : 4ème trimestre 1978 Première édition Anthologie, 256 pages, catégorie / prix : 2 ISBN : 2-277-11880-X Genre : Science-Fiction
En couverture : illustrations de Walter Popp, Ramon Naylor, Robert Gibson Jones & H. W. MacCauley.
Quatrième de couverture
Le premier numéro de Fantastic Adventures parut en 1939 ; le magazine dura jusqu'en mars 1953. Il fut créé par la firme qui publiait Amazing Stories et se spécialisa dans les récits de fantasy, de science-fiction d'aventures et d'humour.
Ce sont ces trois genres qui sont illustrés ici. La Fantasy avec La demi-portion de Robert Bloch par exemple, ou le Rocher voyageur de Théodore Sturgeon. La S-F d'aventures avec L'observateur de R. Moore Williams, ... Comme les autres nous voient par Raymond F. Jones ; et l'humour avec L'ouvre-boîte de Rog Phillips ou Un flirgleflipologue de génie de William Tenn.
« Meilleurs » récits. Hum ! Jacques Sadoul dit lui-même dans son introduction que Fantastic Adventures était une revue « d'un niveau particulièrement bas » (p. 6). Et il le prouve !
Il le prouve avec « La demi-portion » de R. Bloch (1942) qui entame l'ouvrage par un militarisme de bon aloi teinté de racisme et d'une bonne dose d'humour de caserne (évidemment) ; avec « L'observateur » de R.M. Williams (1945) où l'extraterrestre de service menace seulement d'envahir la Terre au lieu de le faire sans prévenir comme de coutume à cette époque ; et avec « Comme les autres nous voient » de R.F. Jones (1951) qui termine le recueil et que je n'ai pu, moi, terminer, dégoûté devant tant de phallocratisme, de mépris envers les artistes et de conformisme béat (pourtant, merde, en 51 !).
Le reste apporte heureusement la contradiction. Ne serait-ce que « Le rocher voyageur » de Théodore Sturgeon (1951) qui vaut à lui seul le coup d'acheter le bouquin — si vous n'avez pas le Fiction Spécial n° 13 de juillet 1968 dans lequel ce texte est paru sous le titre « La montagne en marche ». Ou bien « Le monde creux » d'Harry Walton (1952) qui va loin dans la schizophrénie et l'aliénation de l'homme à son environnement (ou l'inverse !) — très loin pour l'époque... Très loin aussi, Rog Philips avec « C'est dans les cartes » (1952) : une histoire d'arche stellaire dans laquelle un passager se prend soudain pour Dieu... mais devinez qui parle à la première personne ! Non, ce n'est pas Dieu... pas encore.
Trop penser fatigue, aussi deux délassements sympas : « Un flirgleflipoteur de génie » de William Tenn (1950) d'un humour très anglais et d'une fin assez (flirgle-)flipante ; et « L'ouvre-botte » de Rog Philips encore (1949) qui marche à la 4e dimension !
Une petite angoisse enfin, avec « Inoculation » de Roger F. Young (1950) : un avant-goût des ordinateurs esclavagistes actuels, plus l'inévitable extraterrestre méchant. Dommage.
Finalement, trois mauvaises nouvelles et demie sur 9, Jacques Sadoul a tort !