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L'Alliance

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Marion Zimmer BRADLEY

Cycle : La Romance de Ténébreuse - 7 : L'âge de Régis Hastur  vol. 1 

Traduction de Simone HILLING
Illustration de Wojtek SIUDMAK

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5602
Dépôt légal : juillet 2000
Première édition
Anthologie, 352 pages, catégorie / prix : 8
ISBN : 2-266-06600-5
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     C'est la fin du voyage, le crépuscule sillonné d'éclairs, la dernière étape de l'histoire ténébrane. La plus humaine aussi, la plus riche de complexité. Les Terriens sont partagés entre la tentation d'exploiter la planète et le désir de la guérir — ou d'y chercher, comme Jay Allison, le remède à leur propres maux. Les Ténébrans sont partagés entre le conservatisme hautain d'un Dyan Ardais et la volonté, chez un Régis Hastur et un Lew Alton, de renouveler leur monde par le voyage à la Terre et le métissage avec les télépathes de tous les pays. Etrange Ténébreuse, où les femmes sont tantôt traitées comme des proies (Dyan Ardais — encore lui — ne s'en prive pas), tantôt amenées à renoncer aux traditions ancestrales et à devenir... des Amazones Libres ! D'autres révoltés, transgressant ouvertement les anciens tabous, ont déjà créé la Tour Interdite, où — pour peu de temps — ils étaient quatre télépathes à vivre ensemble une même communion sexuelle et spirituelle. Certes, le culte de la mort inspire la rébellion de Sharra — comme cet enfant de la forêt jaune qui casse tout en prenant conscience de l'agonie de sa race. Vains soubresauts : la vie continue, romantique et palpitante.


     La planète Ténébreuse ? C'est Marion Zimmer Bradley qui l'a découverte, au cours d'un voyage à l'intérieur d'elle-même. Une terre d'humour et d'aventure, où elle a emmené des millions de lecteurs en visite. Et qu'elle a accepté de partager avec beaucoup de jeunes auteurs. Qui oserait encore dire que Ténébreuse est une planète peu peuplée ?
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Jacques GOIMARD, La Fin des temps Comyn, pages 7 à 14, préface
2 - Elisabeth WATERS, Une escorte convenable (A Proper escort), pages 15 à 22, nouvelle, trad. Simone HILLING
3 - Marion Zimmer BRADLEY, Le Fils du maître fauconnier (The Hawk-Master's Son, 1980), pages 23 à 40, nouvelle, trad. Simone HILLING
4 - Marion Zimmer BRADLEY, Le Parjure (Oathbreaker, 1987), pages 41 à 59, nouvelle, trad. Simone HILLING
5 - Marion Zimmer BRADLEY, L'Ombre (The Shadow, 1987), pages 60 à 80, nouvelle, trad. Simone HILLING
6 - Marion Zimmer BRADLEY, Un homme impulsif (Man of Impulse, 1988), pages 81 à 100, nouvelle, trad. Simone HILLING
7 - Patricia FLOSS, L'Autre côté du miroir (The other side of the mirror), pages 101 à 156, nouvelle, trad. Simone HILLING
8 - Susan HOLTZER, Le Museau du chameau (The Camel's nose), pages 157 à 170, nouvelle, trad. Simone HILLING
9 - Penny ZIEGLER, Un rêve simple (A Simple dream), pages 171 à 182, nouvelle, trad. Simone HILLING
10 - Elisabeth WATERS & Deborah WHEELER, Destinée à la tour (Destined for the tower), pages 183 à 195, nouvelle, trad. Simone HILLING
11 - Vera NAZARIAN & Diane PERRY, Une danse pour Ténébreuse (A Dance for Darkover), pages 196 à 215, nouvelle, trad. Simone HILLING
12 - Patricia Anne BUARD, L'Avocat du diable (Devil's advocate), pages 216 à 232, nouvelle, trad. Simone HILLING
13 - Deborah WHEELER, La Mort de Brendon Ensolare (The Death of Brendon Ensolare), pages 233 à 256, nouvelle, trad. Simone HILLING
14 - Judith KOBYLECKY, Changement de point de vue (A Change of view), pages 257 à 263, nouvelle, trad. Simone HILLING
15 - Elisabeth WATERS, Esprits frères (A Meeting of minds), pages 264 à 268, nouvelle, trad. Simone HILLING
16 - Diana Lucile PAXSON, La Frontière (The Frontier), pages 269 à 286, nouvelle, trad. Simone HILLING
17 - Lynn MIMS, Sceptique (Skeptic), pages 287 à 307, nouvelle, trad. Simone HILLING
18 - Margaret Louise CARTER, L'Éveil du laran (The Speaking touch), pages 308 à 324, nouvelle, trad. Simone HILLING
19 - Paula CRUNK, Vue de la reconstruction (A View from the reconstruction), pages 325 à 328, nouvelle, trad. Simone HILLING
20 - Emily ALWARD, Foire d'été (Summer fair), pages 329 à 338, nouvelle, trad. Simone HILLING
21 - Jacques GOIMARD, Les Chroniques de Ténébreuse, pages 339 à 342, postface
22 - (non mentionné), Dictionnaire des auteurs, pages 343 à 346, dictionnaire d'auteurs
Critiques
     Les amoureux de Ténébreuse et de Marion Zimmer Bradley connaissent tous le concept qui sous-tend ses Chroniques : clarifier, à travers de courtes nouvelles écrites par différentes plumes (le plus souvent féminines) un point particulier de l'histoire ténébrane. L'Alliance, cinquième volet des Chroniques, ne déroge pas à la règle. Il s'efforce d'expliquer, à travers dix-neuf courts récits couvrant une période d'environ cinquante ans (de la jeunesse de Rafaël Hastur à la maturité de Régis), l'évolution des tumultueuses relations entre la planète des comyns et l'Empire terrien. Les romans correspondant à cette époque nous avaient déjà présenté une Ténébreuse exsangue, déchirée, obligée de composer avec la présence des terriens et même forcée de collaborer avec eux, que ce soit à travers le Réseau d'Alliance des Renonçantes ou le Projet Télépathe du Docteur Allison. On voyait même, dans la Chanson de l'Exil et la Matrice Fantôme, des comyns comme Régis en venir à souhaiter le changement. Pourquoi ? C'est ce que ces Chroniques s'efforcent de nous présenter.

     On le savait déjà, la première cause de l'affaiblissement de Ténébreuse réside dans l'échec des comyns, que trop de mariages consanguins ont rendus moins prolifiques et quelque peu dégénérés. Une escorte convenable (E. Waters), le Fils du Maître Fauconnier et le Parjure (M.Z. Bradley) nous le rappellent à travers l'exemple des Ardaïs : la noble dame Rohanna, rencontrée entre autres dans la Flèche brisée a eu pour fils un ivrogne débauché et pervers (Kyril) et un faible (Rian) qui se terre à la Tour pour ne pas avoir à affronter son frère. Kyril lui-même a engendré Dyan, dont on connaît le rôle dans la vie de Danilo Syrtis et dans l'histoire de Sharra. Les femmes Aillard ont quant à elles été tellement touchées qu'il faudra faire venir une exilée d'outre-planète pour administrer le Domaine (Une Danse pour Ténébreuse, V. Nazarian et D. Perry). Des bâtards Alton au laran perverti errent dans la Cité pour assassiner les bébés du Projet Télépathe (L'Eveil du Laran, M. Carter). Face à cette situation, les Tours semblent bien impuissantes, car leurs règles rigides ne peuvent s'appliquer que dans un monde utopique, ce que les Domaines, visiblement, ne sont plus (le Parjure, Bradley). Pire encore, elles font fuir leurs propres recrues (Destinée à la Tour, D. Wheelers et E. Waters) ou se montrent incapables de les sauver de la vindicte populaire (la Frontière, D.L. Paxson). En un mot, les comyns ont perdu la légitimité charismatique qui leur permettait jusque-là de résister à l'Empire.

     La deuxième raison de l'échec de l'utopie ténébrane, c'est le mépris de caste dont font preuve la plupart des comyns survivants, mépris qui leur interdit souvent les compromis nécessaires à leur survie. Certes, comme nous le montrent la plupart des nouvelles du recueil, le fossé culturel entre Ténébreuse et Terra est immense et bien difficile à franchir. Mais les plus humbles y parviennent pourtant : les bâtards comme Marius Montray-Lanart, précisément parce qu'il ne peut revendiquer le titre de Alton, parviendra à dépasser ses préjugés et à rejoindre le Comité d'Alliance (l'Autre Côté du Miroir, P. Floss), de même que les Renonçantes, déjà au ban de leur société (le Museau du Chameau, S. Holtzer), les artisans, qui n'ont plus grand chose à perdre (Changement de Point de Vue, J. Kobylecky ; Foire d'Eté) ou encore les rêveurs farfelus dont tout le monde se moque (Un rêve simple). Les comyns, eux, méprisent pour la plupart tout ce qui n'est pas comme eux ou tout ce qui pourrait introduire la moindre modification dans leurs coutumes et leurs modes de vie — la présence d'un terrien ou d'un demi-terrien chez les cadets (le Fils du Maître fauconnier, l'Autre côté du miroir, etc.) ou à la Tour (la Frontière), l'introduction de techniques gymniques terriennes dans les danses traditionnelles (une Danse pour Ténébreuse), etc.

     Bref, la société ténébrane est sclérosée. Les rôles y sont figés et la liberté ne s'y acquièrent qu'au prix de lourds sacrifices (un Homme impulsif, Destinée à la Tour). Et, à bien y réfléchir, l'Empire terrien ne vaut guère mieux, englué dans une bureaucratie tatillonne et sans âme (l'autre Côté du Miroir, Vue de la Reconstruction, P. Crunk) et ses enquêtes officielles sur tout et n'importe quoi (l'Avocat du Diable, P.A. Buard ; Sceptique, L. Mims). Dans ces circonstances, il n'est guère surprenant que les deux cultures engendrent des transfuges, animés par le simple désir d'évasion. Les ténébrans peuvent ainsi se mettre à rêver de voyages dans l'espace (un Rêve simple), de machines remplaçant les contraignantes techniques traditionnelles (le Museau du Chameau), d'art décomplexé et débarrassé des tabous culturels (une Danse pour Ténébreuse), etc. Les terriens quant à eux peuvent envier la fraternité des télépathes (Sceptique), se shooter aux trips télépathiques (Changement de Point de Vue), ou même s'évader dans une schizophrénie choisissant comme personnalités multiples des archétypes ténébrans (la Frontière). Tout ceci tend à confirmer l'impression que donnaient déjà les derniers romans de Marion Zimmer Bradley : la Ténébreuse d'avant la redécouverte a vécu — et elle ne pourra revivre que profondément modifiée (Esprits Frères, E. Waters).

     Ce recueil de nouvelles, comme les précédents, a donc un intérêt essentiellement... archéologique : il permet de reconstituer des pans de l'Histoire ténébrane jusque là laissés dans l'ombre ou la pénombre par Marion Zimmer Bradley. Les récits y sont de qualité très inégale, malgré une unité de ton sans doute plus grande que dans les volets précédents. L'ensemble se lit vite et agréablement, même s'il ne faut pas s'y attendre à de grandes révélations littéraires. Notons une erreur (ou plutôt un oubli) de traduction, qui peut gêner les non-anglophones. « Dar... Cottman IV... » (p. 269) ne peut guère se comprendre si l'on ignore que le nom anglais de Ténébreuse est Darkover. En somme, un petit livre bien sympathique, à lire de préférence dans le train ou la baignoire.

Nathalie LABROUSSE (lui écrire)
Première parution : 1/9/2000 nooSFere

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