C'est sans aucun doute avec les sept nouvelles qui composent le présent recueil que Jean Ray a été le plus loin dans l'épouvante et la terreur. Ici, les « voyages » effectués sont réellement sans retour et les troubles qu'ils apportent restent bel et bien acquis. Après les avoir éprouvés, quel serait le lecteur qui pourrait encore prétendre que l'armature rationnelle du monde quotidien est inébranlable ?
1 - Le Grand nocturne, pages 5 à 51, nouvelle 2 - Les Sept châteaux du Roi de la Mer, pages 52 à 64, nouvelle 3 - La Ruelle ténébreuse, pages 65 à 114, nouvelle 4 - Le Fantôme dans la cale, pages 115 à 128, nouvelle 5 - Quand le Christ marcha sur la mer, pages 129 à 137, nouvelle 6 - La Scolopendre, pages 138 à 145, nouvelle 7 - Le Psautier de Mayence, pages 146 à 187, nouvelle
Critiques
DERRIERE LES MASQUES...
Le Masque a entrepris de rééditer tout Jean Ray. Après Malpertuis, Les cercles de l'épouvante, Carrousel des maléfices et les Contes noirs du golf, voici Le grand Nocturne recueil de 7 nouvelles, qui date de 1942. Sur les sept, 5 ont été reprises dans les 25 Histoires Noires et fantastiques que Marabout vient de rééditer. Ce recueil s'adresse donc surtout à des collectionneurs (obtenir le recueil dans son intégralité) ou à des gens ne connaissant pas Jean Ray. Cela dit, cet ouvrage comportait, il faut le noter, deux histoires parmi les plus originales que l'auteur belge ait écrites — de plus elles se complètent : La ruelle ténébreuse et le Psautier de Mayence, que tous les amateurs de fantastique connaissent, et que tous les lecteurs non prévenus en viennent à aimer... et se transforment ipso facto en amateurs de fantastique. Curieux textes. On peut y adjoindre aussi Le scolopendre, à lire en pensant à la Métamorphose, de Kafka, comme un « envers possible ».