OXYMORE
, coll. Épreuves n° (7) Dépôt légal : septembre 2005 Première édition Recueil de nouvelles, 288 pages, catégorie / prix : 15 € ISBN : 2-913939-51-1 Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
Dans ces heures interminables de la nuit, quelles sont les ombres qui viennent murmurer nos propres cauchemars à nos oreilles ? Nous parler de nos exaltations et de nos chutes, de nos combats et de nos crimes, de l'insupportable oppression d'êtres vivants, de l'inaliénable terreur d'être déjà morts mille fois ?
En attendant l'aube, en équilibre entre deux frontières, tandis que le souffle se déchire et se suspend, les golems cherchent leur nom, les artisans défont les coutures de leur propre peau, les clowns aux yeux vides étalent leurs fards, les prisonniers négocient avec les périls des cachots et la Souffrance, toujours, parcourt les rues et les veines de Jérusalem.
Dans une prose déchirante, extraordinairement actuelle et luciden Lélio trace du bout des ongles une mélopée faite d'arrachement et de grâce, de mystique et de sang, de ténèbres et d'éblouissement. Avec la beauté et la vérité de ceux qui, empoignant le réel à mains nues, transcendent la nuit que nous traversons tous et atteignent à l'improbable trouée d'une expérience dangereusement humaine.
Lélio, 32 ans, est l'une des voix les plus violentes et les plus belles à s'être élevée en littératures de l'Imaginaire ces dernières années. Nouvelliste exceptionnelle, elle est de ces auteurs qui enfoncent la tête sous l'eau à ses lecteurs pour mieux leur donner son propre souffle. On a pu lire ses textes courts dans les meilleures revues et anthologies d'Imaginaire et sa nouvelle « De la Noirceur de l'Encre » a été nominée en 2003 pour les deux Prix du Public de l'Imaginaire, le Merlin et le Rosny-Aîné.
1 - Léa SILHOL, Donner à voir, donner à vivre, pages 5 à 13, préface 2 - "Locked", pages 15 à 25, nouvelle 3 - Tisha Beav, pages 27 à 62, nouvelle 4 - Batismo Te, pages 63 à 89, nouvelle 5 - Bulle, pages 91 à 102, nouvelle 6 - Nocturne, pages 103 à 112, nouvelle 7 - Corbeaux, pages 113 à 136, nouvelle 8 - Soledad, pages 137 à 144, nouvelle 9 - Di Goldene Pave, pages 145 à 168, nouvelle 10 - Rhapsodie, pages 169 à 186, nouvelle 11 - Et devant nous, il y avait l'ange, pages 187 à 205, nouvelle 12 - De la noirceur de l'encre, pages 207 à 233, nouvelle 13 - Wandering Kayafa, pages 235 à 276, nouvelle 14 - Thanks, dédicaces et so much more, pages 277 à 278, notes 15 - (non mentionné), Biographie, pages 279 à 280, biographie 16 - (non mentionné), Bibliographie, pages 281 à 282, bibliographie
Critiques
Lélio a une voix à part. Que ce soit de la littérature générale, ou même du fantastique, où l'on rencontre pourtant les styles les plus variés, Lélio se démarque. Elle se démarque par ce qu'elle écrit et par la façon dont elle l'écrit. Ni tout à fait fantastiques, ni entièrement réalistes, les douze nouvelles (dont huit inédites), réunies en recueil dans Douze heures du crépuscule à l'aube, tiennent souvent des deux. Elles racontent en mots hachés et douloureux souvent, avec tendresse aussi et humour parfois, cette part d'ombre qui est en chacun de nous.
Il est souvent question de peuples et de religions, comme dans Tisha Beav, cette belle histoire d'amour et de vengeance, située à Jérusalem, ou dans De la Noirceur de l'encre (nominée aux prix Merlin et Rosny Aîné après sa première parution en 2003) qui met en scène des religieuses aux agissements bien étranges. Il est question de deuils, comme dans Bulle, des rapports difficiles des enfants avec le monde des adultes, d'incompréhension, comme dans Rhapsodie ou Locked, ou encore Corbeaux, toutes trois de très émouvantes nouvelles. Finalement, c'est de ses racines que nous parle Lélio, et des nôtres. Des questions que nous nous posons, aussi, de la vie et de la mort, comme dans Di Goldene Pave ou Batismo Te. Lélio raconte avec une amertume mêlée d'espérance. Certains textes tristes se terminent bien et d'autres, plutôt gais, ont une chute tragique. En un mot, Lélio écrit la vie.
Lucie CHENU Première parution : 1/12/2005 nooSFere