Puerto Rico, an de grâce 2099. Les Etats-Unis sont devenus une théocratie chrétienne. Les leaders corrompus de cette dictature d'un nouveau genre ont su utiliser les médias et la technologie pour asseoir leur pouvoir. Mais dans ce monde de miracles télévisés, la surpopulation et la misère incitent un nombre toujours croissant d'individus à mettre fin à leur existence.

     Juan Bautista et sa partenaire Fabiola Munoz passent ainsi leurs journées au volant d'un Fourgonfrigo pour le compte du Corps Américain pour la Prévention du Suicide. Leur mission consiste à se rendre sur les scènes de suicide pour y récupérer les corps et les placer dans la glace avant de filer, sirène hurlante, les livrer au Centre de Résurrection de Saint-François-d'Assise où ils sont ranimés. Cependant, si Juan adore son job et les chefs spirituels à l'origine de ce centre, d'étranges incidents sèment le doute dans son esprit : les intentions de ses supérieurs sont-elles réellement si catholiques ?

     On pourra se demander comment ce titre figure dans cette collection, puisqu'il s'agit bel et bien de SF. L'action se déroule en 2099 ( !) où les États-unis sont devenus une théocratie chrétienne, dominés par les médias qui sèment du miracle à tous vents et par une vague de suicide contre laquelle se battent Juan Bautista et sa partenaire Fabiola Munoz comme membre du Corps Américain pour la Prévention du Suicide. Juan serait le fils d'un haut dignitaire religieux. Le jeune homme va découvrir, au fil de l'histoire, le soutien que lui apporte l'Église et la vraie vie de ceux qui se suicident et reviennent parmi les vivants une fois passés par le centre de Résurrection de Saint-François d'Assises. Juan sera aussi investi d'une mission : aider à l'arrestation des enfants antéchrist qui font aussi des miracles... Ainsi lors du grand show, juste avant la fin du monde, en principe prévue pour la fin 2099... Tout rentrera dans l'ordre et Juan aura eu les yeux dessillés.

     Les scènes, les séquences qui racontent cela pourront paraître chargées, lourdes, dépourvues de finesse aux yeux de certains — il m'étonnerait que pour certains autres elles paraissent en dessous d'une possible réalité — , provocantes de manière simpliste tant il est vrai que nous préférons le subtil au démonstratif. En fait elles sont à l'image de ce qu'elles fustigent et bien propre à « éveiller » le lecteur à un type de démarche insidieuse... Celle qui sans en avoir l'air, petit à petit, s'impose pour devenir fait accompli. Imaginons un instant que nombre d'auteurs entonnent le même refrain, ne pourrait-on rêver d'un monde sain(t) ? Allez vérifier et dites-moi si par moment le rouleau compresseur n'est pas plus efficace que la plume ou la lime à ongles...