RIVAGES
(Paris, France), coll. Fantasy Dépôt légal : février 1998 Première édition Recueil de nouvelles, 336 pages, catégorie / prix : 135 F ISBN : 2-7436-0314-3 Genre : Fantasy
Traduction de deux recueils VO : "Novely" et "Antiquities".
Quatrième de couverture
Voulez-vous recevoir la visite de Virginia Woolf, venue d'outre-tombe et d'outre-temps ? Écouter Lord Byron vous conter la merveilleuse rencontre qu'il fit en Grèce ? Découvrir une autre genèse du monde d'où le serpent est absent ? Frémir en passant quelques jours dans une société utopique où le « calcul social » peut prévoir tous vos actes ?
Grâce à ces textes qui nous promènent du passé mythique au présent le plus étrange, vous voyagerez dans le temps avec les membres d'un mystérieux club destiné à refaire l'histoire, vous verrez deux enfants surgir d'un monde souterrain au beau milieu du Moyen-Àge, vous assisterez à la réincarnation d'une déesse égyptienne venue ébranler le monde rural britannique, vous partirez à la recherche d'une redoutable dulcinée en compagnie d'un grotesque chevalier...
Autant de textes brillants, facétieux ou complexes qui prouvent l'originalité et le don stylistique de John Crowley, auteur érudit dont la place de choix aux côtés des plus grands écrivains de littérature étrangère mérite d'être affirmée.
Deux fois vainqueur du prestigieux World Fantasy Award, John Crowley est désormais considéré par le public français comme l'un des plus brillants écrivains fantastiques d'aujourd'hui. Ce recueil rassemble l'intégralité de ses nouvelles et démontre la finesse de son style et la diversité de son talent.
1 - La Grande oeuvre du temps (Great Work of Time, 1989), pages 9 à 106, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 2 - Le Rossignol chante la nuit (The Nightingale Sings at Night, 1989), pages 107 à 136, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 3 - En Bleu (In Blue, 1989), pages 137 à 190, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 4 - Perdus et abandonnés (Lost and Abandoned, 1997), pages 191 à 200, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 5 - Nouveauté (Novelty, 1983), pages 201 à 222, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 6 - L'Enfant vert (The Green Child, 1981), pages 223 à 230, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 7 - Missolonghi 1824 (Missolonghi, 1824, 1990), pages 231 à 244, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 8 - Antiquités (Antiquities, 1977), pages 245 à 256, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 9 - Le Motif de sa visite (The Reason for the Visit, 1980), pages 257 à 266, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 10 - Le Tribut aux morts (Her Bounty to the Dead, 1978), pages 267 à 280, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 11 - La Neige (Snow, 1985), pages 281 à 300, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 12 - Exogamie (Exogamy, 1993), pages 301 à 308, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY 13 - Partis (Gone, 1996), pages 309 à 326, nouvelle, trad. Monique LEBAILLY
Critiques
Vous êtes un fonctionnaire britannique, un de ces serviteurs de l'Empire modestes mais idéalistes qui font de cette contrée sauvage qu'est l'Afrique un bastion de la civilisation. Et voilà qu'un homme vous aborde à Khartoum et vous fait entrevoir un Empire plus puissant, plus glorieux que celui que vous connaissez, un Empire dont la maîtrise est celle du temps...
Vous êtes un être anonyme dans cette cité hors du temps, où le bonheur est sinon obligatoire, du moins accepté par tous. Et pourtant il manque quelque chose à votre existence. Est-ce la femme et l'enfant qui vous ont quitté ? Ou bien ce passé dont les vestiges indéchiffrables subsistent autour de vous ?...
John Crowley, que Rivages a entrepris de faire redécouvrir en France grâce au Parlement des fées, à AEgypt et à Amour et Sommeil, n'est pas seulement un des auteurs les plus passionnants à s'exprimer dans le registre de la fantasy, loin des imitateurs serviles de Tolkien. C'est aussi un auteur de sf — on n'a oublié ni L'Eté-machine ni L'Animal découronné — , et ce recueil nous offre quelques réussites majeure du genre, du court roman qui lui donne son titre, où Crowley joue en virtuose des paradoxes temporels, à l'extraordinaire récit intitulé En bleu, où il esquisse une anti-utopie au glaçant désespoir tranquille. Mais tous les textes du sommaire seraient à citer, car on y retrouve la même profondeur de pensée, la même richesse d'écriture (excellement rendue par la traduction de Monique Lebailly), et surtout la même générosité. Chaudement recommandé.