Confirme, après La bataille de l'éternité et Ténèbres sur Diamondia, la dégringolade de celui qui fut quand même, redisons-le sur ces cendres, le phare de la SF américaine des années 40 (ou, chez nous, des années 50). Pas de problème de compréhension pourtant dans cette sempiternelle aventure de l'homme seul (ici doué génétiquement d'un super-pouvoir portant sur la manipulation de l'information audio-visuelle) qui abat une tyrannie du futur : pour une fois, V est clair et linéaire — mais son talent, précisément, ne tenait-il pas tout entier dans l'extrême complexité de ses intrigues et de la fascination qu'elles exerçaient sur le lecteur ? On notera en tout cas ici quelques efforts de modernisation, par exemple de touchants efforts pour faire aborder par le héros un point de vue féministe. Mais cela ne suffit pas à donner de l'intérêt à une œuvre molle et sans consistance.