Ayant survécu aux deux premières épreuves de la course minusale, Augustin Coriac a accepté de devenir l'émissaire d'une mission de conciliation auprès des réfractaires sudistes de l'île triste de Lario. Mais la menace d'invasion de l'archipel de Longwor par les Zwölles noirs se fait de plus en plus présente... Augustin va donc se rendre incognito sur le mont Atrosse, où règne le maître des terribles chevaliers-brigands, l'infâme Mortone Trug. Or la police secrète des Zwölles surveille l'aventurier et il lui faudra jouer serré pour échapper à ses ennemis dans le labyrinthe des passages dérobés de la citadelle...

 

     Sociologue de formation (Le complexe du loup-garou), Denis Duclos se lance ici dans la fiction avec cette grande fresque picaresque, hommage aux récits de voyage des grands navigateurs français autant que rencontre réussie de sa parfaite connaissance des sociétés humaines et de son affection pour les écrits « décalés » de Jack Vance et Terry Pratchett.

     Ce troisième tome du cycle de Longwor – ou de l'Ancien futur – est très proche du précédent puisque toujours centré sur la course minusale, cette série d'épreuves au bout de laquelle se trouvent le pouvoir et le titre envié de Grand Minus.

     La première moitié du roman n'est qu'un enchaînement de péripéties aventureuses où l'on suit – toujours avec un grand plaisir – l'itinéraire pour le moins mouvementé d'Augustin Coriac. Il explore cette fois l'île de Draco, dominée par les terribles Zwölles noirs, jusqu'au palais du redoutable Mortone Trug. Augustin y jouera un jeu particulièrement dangereux, au risque de livrer l'archipel entier aux mains des Zwölles.

     L'intrigue, toujours menée à tambour battant, culminera dans la scène de l'élection minusale, après de multiples rebondissements.

     Nous avons déjà insisté sur l'imagination spectaculaire de Duclos, sur la vigueur de son écriture, sur la saveur et le pittoresque des situations et des personnages... Nous retrouvons toutes ces qualités dans ce troisième opus, où l'intérêt ne faiblit pas, contrairement à ce qui arrive dans beaucoup d'autres séries de fantasy.

     Nous retiendrons en particulier l'ingéniosité des mécanismes mis en œuvre pour contrôler les courants de l'archipel — qui jouent un rôle protecteur fondamental contre les Zwölles — , ainsi que les techniques de thrombification, capables de créer des morts-vivants assez désagréables. Le titre du roman est judicieux, car ceux qui détiennent ces savoirs pourraient bien aussi obtenir les pouvoirs...

     Bref, impossible de se lasser de ce cycle dont l'inventivité force l'enthousiasme  !