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Le Corps exquis

Poppy Z. BRITE

Titre original : Exquisite Corpse, 1996   ISFDB
Traduction de Jean-Daniel BRÈQUE
Illustration de Marc ABEL

J'AI LU (Paris, France), coll. Nouvelle génération précédent dans la collection n° 5295
Dépôt légal : août 1999, Achevé d'imprimer : 13 août 1999
Première édition
Roman, 288 pages, catégorie / prix : J
ISBN : 2-290-05295-7
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
Poppy Z. Brite
Née en 1967 à La Nouvelle-Orléans, récompensée en 1994 par le British Fantasy Award, elle fait figure de chef de file d'une nouvelle génération d'auteurs entre littérature underground et terreur. Son œuvre provocatrice dévoile la réalité froide et crue d'une société puritaine à la dérive.
 
« Le corps exquis est un roman ambitieux, une troublante histoire d'amour. C'est probablement une des œuvres phares de ce que les Anglo-Saxons ont accompli en littérature : donner des lettres de noblesse à leur culture underground. »
Virginie Despendes
 
« Poppy Brite est une sorcière de l'écriture : elle mélange dans un chaudron moderne des ingrédients dont l'assemblage, aujourd'hui, illustre notre fin de siècle par le biais de métaphore violente. »
Marie Darrieussecq
 
Perversion des âmes et poésie du macabre au service d'une des fictions les plus noires jamais publiées sur les serial killers : sans concession, choquante, répulsive. Un roman fascinant et extrémiste. Un livre violent dont aucun lecteur ne sortira indemne.
Critiques
     Refusé, censuré, interdit dans certaines librairies et bibliothèques, présenté par certains critiques comme un livre dangereux, Le Corps exquis est précédé d'une réputation scandaleuse telle que l'on n'en avait plus vue depuis le roman American Psycho de Breat Easton Ellis.
     Histoire d'amour entre Andrew Compton et Jay Byrne, deux tueurs en série, cannibales et nécrophiles, Le Corps exquis explore les tréfonds de cette incroyable liaison, les aspects les moins reluisants de la maladie et de la mort ainsi que les affres de la condition de victime. Rythmé par les délires de Lush Rimbaud, un animateur de radio-pirate en train de mourir du sida, et dont le but ultime est de semer le désordre dans le statu quo ambiant, le roman oblige le lecteur à pénétrer dans l'esprit d'un psychopathe et à expérimenter cet univers effroyable. Une expérience fascinante, révoltante, douloureuse car les tueurs en série ne sont pas des monstres à l'esprit insondable mais des êtres humains, de nouveaux prédateurs. Mais ce qui est le plus troublant, le plus déstabilisant, c'est cette lueur d'humanité qui nous oblige à passer outre les descriptions cliniques des actes les plus révoltants pour découvrir, avec stupeur et horreur, que Jay et Andrew s'aiment et que cet amour, incompréhensible et pourtant tellement beau, total et destructeur, aveugle et dangereux, nous touche. Parce que nous rêvons tous d'éprouver un jour cette passion absolue, ce sentiment exaltant d'avoir trouver son alter ego, de ne plus avoir à réfléchir sur les limites — physiques et morales — de ce lien, de pouvoir aller jusqu'au bout... jusqu'à la mort... ensembles.
     Beau de par sa nature détestable même, Le Corps exquis est un voyage sans concession dans les recoins les plus sombres et les plus secrets de l'esprit humain. Puissant, il fascine non par sa violence mais par les réactions qu'elle engendre. Et passé le malaise initial, ce qui choque véritablement le lecteur n'est pas le regard clinique et explicite de l'auteur sur les crimes et les liens de ses personnages mais le réalisme et la concevabilité d'un tel duo dans notre quotidien. Sans jamais approuver ou condamner, Poppy Z. Brite nous place en position d'arbitre face à cette histoire sans concession, mais pouvons-nous juger ? En avons-nous le droit et les moyens ?
     Le Corps exquis est un roman inclassable, un brûlot, un supplice pour le lecteur. Il est l'œuvre d'un écrivain dont l'écriture n'a cessé de progresser et de mûrir. Il est sans aucun doute l'une des plus grandes réussites au rayon des fictions consacrées aux psychopathes, un chef d'œuvre de la culture underground, le magnus opus de Brite. Mais peut-on l'aimer ?

Daniel CONRAD
Première parution : 1/10/1999 dans Ténèbres 8
Mise en ligne le : 3/11/2003

Prix obtenus
Masterton, Roman étranger, 2000


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