Colin WILSON Titre original : The space vampires, 1976 Première parution : New York, USA : Random House, mars 1976ISFDB Traduction de Georges H. GALLET
ALBIN MICHEL
(Paris, France), coll. Super + fiction n° 3 Dépôt légal : 2ème trimestre 1978, Achevé d'imprimer : 22 mai 1978 Première édition Roman, 288 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-226-00632-X Format : 13,5 x 21,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Revenant d'une mission lointaine, le vaisseau du commandant Carlsen rencontre un immense astronef abandonné, sorte de « Marie-Céleste » de l'espace. À bord, se trouvent une trentaine d'êtres à l'apparence humaine, en état d'animation suspendue. Trois, un homme et deux femmes, sont ramenés sur Terre.
Au contact des humains, ils se réveillent et... se révèlent être des vampires qui se nourrissent d'énergie vitale et peuvent prendre « possession » de leurs victimes.
L'une des femmes vampires s'échappe. Carlsen se met à sa recherche avec l'aide d'un spécialiste de l'occulte, le professeur Fallada. Mais avant qu'elle puisse être dépistée, la stabilité de la société humaine est menacée et l'on en apprend bien davantage sur le vampirisme...
Colin Wilson est l'un des écrivains anglais les plus prolifiques et les plus divers d'aujourd'hui. Il est l'auteur aussi bien d'ouvrages philosophiques, d'essais sur la criminologie ou le surnaturel que de romans policiers ou littéraires. Cette fois, il s'agit de « science-fiction » et c'est un extraordinaire tour de force où s'allient le suspense et les plus vastes imaginations.
Colin Wilson, qui vit en Cornouailles, est également journaliste et conférencier, et ses émissions à la radio et la télévision anglaises sont des plus suivies.
Du même auteur aux Éditions Albin Michel : L'Occulte.
Critiques
ET POURRIR DE PLAISIR ?
Colin Wilson écrit beaucoup, un peu de tout, mais ce n'est qu'occasionnellement un auteur de SF. Il a déjà écrit en 1967 The Mind Parasites et il propose ici ce que je pense être son second roman de SF. C'est un ouvrage qui aurait pu tourner au cliché : tout y est. Découverte d'astronef inconnu, sorte de cadavres immortels, belle vampire qui s'échappe et sème la terreur, poursuite, recherche de cas anciens de vampirisme sur les traces célèbres (ici le comte Magnus). Item, un héros solide et pur, ajoutez un zeste d'amour, un peu d'érotisme Scandinave et une séquence à l'asile psychiatrique. Et un happy end. En toile de fond : le monde du XXIe siècle, unifié : mais avec un premier ministre britannique et Scotland Yard prêt à téléphoner à Sherlock Holmes. Malgré cet amoncellement de déjà vu, cela peut se lire sans ennui, grâce au métier de l'auteur. Et sans une distanciation trop ironique non plus. Cette simplicité fait un peu l'effet d'un bain de Jouvence. D'autant qu'il s'y trouve quelques idées intéressantes : celle du vampirisme bienfaisant. Le vampirisme est normal, ce qu'on en connaît sous ce nom n'est qu'une variation pathologique. Le vampirisme bienfaisant c'est quand, par exemple, par des caresses, des baisers, des accouplements, on échange des forces vitales : chacun se nourrit de l'autre, et vice-versa. Vampires, mes frères et mes sœurs... Cela est fort bien illustré par des scènes très saines. Autre moment très beau, la rencontre des astronautes et de l'astronef. Et, immense cathédrale d'une esthétique rappelant — de loin — l'horrible et incompréhensible beauté des cités lovecrafiennes. Peut-être moins fort que les deux premiers de la série Terre planète impérialede Clarke et la Ruche d'Hellstroemde Herbert mais un bon livre pour les vacances.