Eté 1623 : la guerre de Trente Ans s'est étendue à tout le Saint empire romain germanique, lequel connaît certaines des heures les plus tragiques et sanglantes de son histoire. Grâce au dragon qui la protège jalousement, Wielstadt a jusqu'alors échappé aux massacres. Mais l'immense cité est devenue le lieu privilégié des affrontements entre le Bien et le Mal. Aidé de trois terrifiants spadassins surgis des Enfers, un puissant démon à visage humain vient ainsi d'y élire domicile pour accomplir de sinistres desseins.
Seul le Chevalier Kantz, un exorciste en armes au passé mystérieux, grand connaisseur de la Kabbale et combattant redoutable, est à même de s'opposer au démon et d'empêcher le pire. Mais pour cela, il lui faudra d'abord déjouer les intrigues de la Sainte-Vehme et résoudre le mystère d'une prophétie longtemps tenue secrète par les templiers...
« Ce petit bijou place d'emblée son auteur parmi les praticiens les plus doués d'une veine littéraire en pleine expansion. »
Jacques Baudou, Le Monde à propos de Les Ombres de Wielstadt
Par le lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire 2002
Critiques
Après Les Ombres de Wielstadt, qui a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire 2002, Pierre Pevel nous offre une nouvelle incursion dans le monde qu'il a inventé et qu'il situe en Allemagne, pendant la guerre dite de Trente ans, qui opposa la France aux principautés du Saint Empire Romain Germanique. Il s'agit d'une sorte d'uchronie, en ce sens que, malgré les références à cette période de l'Histoire, qui affleurent par endroits et rendent la complexité historique crédible, les personnages sont fictifs et surtout leurs attributs sont purement imaginaires.
On assiste dans ce roman, comme dans le précédent, à cette hybridation d'Histoire et de fantasy à laquelle Valério Evangelisti, par exemple, nous a habitués. De plus, Pevel donne à certains des personnages des pouvoirs inconnus. On trouve ici un démon à visage humain assisté de spadassins, sortes de morts-vivants. La lutte se déplace du monde démoniaque aux intrigues de La Sainte Vehme et des rosicruciens : elle a pour enjeu des manuscrits liés à une prophétie remontant aux Templiers, et que les Rose-Croix veulent récupérer avant que... mais laissons là l'intrigue palpitante. Le récit propose de nombreuses et savoureuses péripéties où s'enchaînent meurtres, blessures, amours et fuites en carrosse ou à cheval... Le héros est le chevalier Kantz, exorciste et kabbaliste, combattant du Bien contre le démon qui s'est installé dans la cité. Fort heureusement pour Kantz, un fantôme l'aide et le guide pour soustraire le manuscrit prophétique aux appétits des uns et des autres, ce qui évite à notre monde une apocalypse qui ne serait pas simplement une révélation...
Il s'agit là d'un genre de fantasy assez neuf puisqu'il s'appuie sur une connaissance particulièrement fine de l'époque historique, à la différence de la plupart des œuvres de fantasy habituelles qui placent souvent leurs intrigues dans des univers légendaires bâtis à coups de stéréotypes. Ce qui fait l'intérêt de ce texte, c'est l'impression de plausibilité qu'il suggère. La « suspension d'incrédulité » ne tient pas au simple charme d'un récit, comme dans tout roman. Elle est due à l'ancrage des innovations imaginaires dans une pseudo-réalité quasi tangible. Ajoutons que la construction du récit est basée sur le suspense, que l'intrigue est à la fois riche et aisée à suivre, et que l'illustration de couverture de Julien Delval propose une excellente entrée dans l'univers du roman. On y voit l'épée (sword) et le masque du sorcier (sorcery) ...