« Dans la rue adjacente, quelqu'un avait crié, puis il y avait eu des hurlements stridents, déchirants, insupportables. Les gens couraient. Danny, lui, n'avait pas bougé. Un mois plus tôt les mêmes phénomènes s'étaient produits et il avait couru. Mais, dans la rue adjacente, il n'y avait rien d'autre que le flot habituel des employés. » Ce roman, qui mêle les thèmes de la parapsychologie et des univers parallèles, représente une des rares tentatives romanesques pour donner une explication scientifique et rationnelle à la télépathie.
Tout commence de façon plutôt banale, avec un thème rebattu, celui des pouvoirs psy Danny perd son emploi pour avoir confondu les faits avec ce qu'il a acquis par une forme de prescience qu'il n'a jamais cherché à exploiter. Désireux d'en savoir plus, ù parvient d'une part à développer ses pouvoirs et à déjouer d'autre part le complot d'une confrérie Psi désireuse d'asseoir sa domination...
L'intrigue oscille entre le roman policier et le récit de science-fiction. Assez datée en elle-même, par le mode de narration et certains personnages stéréotypés, elle atteint cependant des sommets dans ses délirants développements spéculatifs, la maîtrise des pouvoirs psi offrant la possibilité d'explorer les univers parallèles, grâce à la séquence sygma. Pour donner des assises scientifiques à ses hypothèses, Blish en appelle au principe d'incertitude d'Heisenberg, à la constante de Planck, à la théorie quantique en général, ce qui, pour un roman écrit en 49, donne une idée de la curiosité scientifique de ce jeune homme de 28 ans.
Blish s'est toujours intéressé à la parapsychologle, à la magie, à l'occultisme, qu'il a cherché à traiter de façon rationnelle ou à mêler à la science-fiction (Pâques noires, Le Lendemain du jugement dernier). Avec Les Six Lendemains (anciennement Séquence Sigma) nous ne tenons pas un grand roman sur le plan narratif ou même de l'écriture, mais voilà néanmoins un livre fort réussi au niveau des idées qu'il agite, voire audacieux.
Voilà le deuxième roman de la collection Azimut. Un Blish de 1949 qui semble être le quatorzième traduit en France.
C'est l'histoire d'un journaliste, Danny Caiden, qui se découvre des dons de précognition et, du coup, perd sa place. Ses pouvoirs ne cessent de grandir et se révèlent bientôt fabuleux. Caiden affronte une certaine Société de Recherches Psychiques, au cours d'une lutte homérique qui se poursuit dans le temps, les univers parallèles et ailleurs.
Voici donc quelque chose de rare : la hard fausse science ! Les théories et les expériences de Rhine en long et en large, plus une équation de Heisenberg pour faire bonne mesure.