Décidément, « Chute libre » se fait une spécialité des « péchés » des auteurs plutôt intellectuels : après Delany, Watson. Mais, si
Orgasmachine est à cent culées au-dessous de
l'Enchâssement, il est aussi à cent tétées au-dessus de
Vice versa, car on y trouve de l'imagination et de l'anticipation dans la pornographie. Le titre et l'illustration (comme toujours respectivement infidèle et hideuse) ne rendent compte que d'un court passage (dont une première version, parue dans NEW WORLDS, avait été — mieux traduite par Philippe Hupp pour GALAXIE n° 112 sous le titre
la Machine d'amour) enchâssé dans le thème des « filles-sur-mesure » (
The Woman Factory) — fourrure et griffes pour le dompteur, sept seins à lait aphrodisiaque pour le « fuckeasy » (non traduit : je propose « baise-à-l'aise »), un sein à cigarettes et un sein-briquet pour le tabagique — thème lui-même enchâssé dans celui plus large encore d'une société ultra-pornophallomisosado. Des filles sont fabriquées, dressées, vendues, utilisées ; elles font jouir et souffrent, et se révoltent ; elles sont trahies, capturées, jugées et torturées. Ambiguïté (hypocrisie ?) : l'objet sexuel aguiche chez le lecteur le mâle/mal avide de baiser et de briser (le mot verge a deux sens), puis flatte ses vertueuses indignations. On se paie à la fois bonne jouissance et bonne conscience : du nanan pour |'année des nanas.