L'illustrateur n'est pas mentionné dans l'ouvrage, seul l'atelier Pascal Vercken l'est. L'illustration vient de la couverture de " Age of Miracles" de John Brunner (Ace, 1973), elle aussi non créditée, mais signée Dean Ellis.
Quatrième de couverture
Dans un monde à peu près aveugle, où l'on ne perçoit rien au-delà de trois pas, sinon la Lumière des Flamboyants, celui qui bénéficie d'une vision normale peut facilement devenir le Maître du monde.
C'est ce que pense le jeune Micaël qui, par ambition, sacrifie ses amours, ses amis et ses protecteurs.
Mais, s'il assume un jour la dictature suprême, un autre jeune, favorisé comme lui par une vision exceptionnelle, et encore moins scrupuleux que lui, ne tentera-t-il pas de prendre sa place ? Un autre jeune, nommé Micaël, comme lui, mais dont la Lumière rougeoie...
Une S.F. sans astronefs, sans voyages dans l'espace ou dans le temps, sans monstres effrayants et sans extra-terrestres... Et pourtant, de la S.F.
Yves Dermèze imagine un univers où tous sont quasi frappés de cécité, mais aperçoivent les auras des esprits. Ces clartés qui jalonnent la nuit ne sont pas pour autant des phares pour une humanité toujours possédée par les mêmes vieux démons. (Jacques Van Herp)
Critiques
La première partie, c'est une nouvelle intitulée l'Enfant (FICTION SPECIAL 12, 1967), à peine allongée. Dermèze a voulu compléter l'ébauche de ce monde post-atomique, ou le degré de cécité de chacun affecte son rang social, ou l'activité de l'esprit se matérialise par une auréole plus ou moins intense, et où il vaut mieux cacher aux sbires du Général — Délégué, les Noirs, que l'on voit plus loin et brille davantage que lui ; Dermèze a voulu suivre le jeune Micaël, qui a ces deux atouts, après qu'il a « éteint un Flamboyant », et voir comment il accomplirait son vœu final à la Rastignac. La deuxième partie, c'est donc un peu le Pays des aveuglesde Wells, avec la différence que l'(anti-)héros réussit à prendre le pouvoir, par le machiavélisme absolu : alliés trahis, troupes abandonnées au massacre, savants « éteints », amante trop habile supprimée, c'est la résistible ascension du pur salaud. Dans la troisième partie, un autre jeune Micaël lui fracasse le crâne et prend sa place. Un monde très noir aux deux sens du mot, ou seuls font exception à la méchanceté humaine Yolande, aveugle et fort peu « lumineuse », et les Flamboyants, dont « le Royaume n'est pas de ce monde ». Plus qu'un roman, une longue parabole, un peu trop schématique et moralisatrice.