Après
Suragne,
Steiner,
Thirion et
Menez, G.J. Arnaud est de retour au Fleuve Noir, après une absence d'une dizaine d'années ou presque, et crée ainsi un événement.
Difficile de décompter l'œuvre d'Arnaud. A vue de nez, deux cents romans peut-être, en ce qui concerne le Fleuve... Depuis une quinzaine d'années, il est la figure de proue du polar français de qualité, et les jeunes loups révélés par Gallimard ou « Engrenages » lui doivent assurément tout...
Son court passage, fracassant, au sein de la collection « Anticipation », avec trois volumes aujourd'hui rares et recherchés, fut des plus remarqués. D'où l'intérêt de ce retour...
La compagnie des glaces est le premier roman d'un cycle du même nom — ce premier tome aurait d'ailleurs pu s'intituler La voie oblique...
Depuis quelques siècles, une nouvelle ère glaciaire s'est abattue sur le monde, obligeant l'humanité à vivre dans des villes sous dômes, mobiles le long de gigantesques voies ferrées. Quatre ou cinq Compagnies se partagent le monde, l'état de guerre est permanent, et il n'est pas rare de voir passer à l'horizon quelque cuirassier, torpilleur ou ville-forteresse utilisant à la fois des dizaines de voies...
A l'extérieur, par moins 50°, survivent les Hommes Roux, humanoïdes génétiquement transformés, entourés de hordes de loups, et quelques communautés de marginaux, utilisant les étages supérieurs d'anciens gratte-ciel ensevelis.
La compagnie des glaces : un des grands romans de la SF française, après
L'autoroute sauvage (Gilles Thomas) ou
Le viaduc perdu (J.L Le May), dans une collection qui nous étonne de plus en plus.
Pour plus de renseignements sur cet auteur que l'on redécouvre en ce moment (voir
Tel un fantôme. Nouvelles Editions Oswald), on peut se reporter au n° 2 de la revue Fantascianza, qui publie une interview que j'ai eu le plaisir de réaliser.