D'emblée, nous sommes projetés au cœur d'une action absolument impensable dans notre univers courant, une image-choc. Un loup-garou saute de quinze étages sur la foule qui s'égaille et gagne des abris spéciaux. La bête décapsule alors littéralement une voiture et emporte, pour la dévorer vivante, la jolie conductrice. Personne ne dit ou ne peut rien tant les loups-garous sont d'une force et d'une résistance telles, que les balles (même en argent ?) ne peuvent rien contre eux. Seul un ninja reste là, attentif ; il suit les traces de sang et guette le moment où la créature, repue, s'endort, pour la capturer et attendre son réveil sous l'apparence d'un homme, quand elle a perdu ses pouvoirs.
Nous sommes à Tokyo, mais l'épidémie est mondiale. L'origine ? Un virus extraterrestre qui transforme par périodes ceux qui ont été infectés (par morsure, salive, etc.) en loups-garous. Ito, le ninja, fait partie d'une équipe spécialisée dans la chasse aux loups-garous. Or, à la suite de ce qu'il imagine être un accident, il est contaminé à son tour.
Le voici enlevé par un commando à la solde des créatures, dans un étrange établissement, où un docteur bizarre effectue des recherches sur le virus. On trouve là des personnalités contaminées, mais dont on a « arrangé » la mort publique, afin de continuer à les soigner. Ito vit alors dans de drôles de conditions, en proie à la haine de l'un des rescapés. Il survit, sans cesse sur ses gardes, jusqu'au moment où il réalise que ses chefs l'ont envoyé là à son insu pour vérifier sur lui les effets des nouveaux sérurns. C'est une bonne intrigue de thriller. Et la puissance des images de violence et de mort donne une couleur démoniaque au scénario.
La suite se laisse entrevoir... Dans cet « hôpital », Ito reconnaît une femme écrivain qu'il admirait et qu'il croyait morte. Ils s'aiment et, enceinte, elle s'échappe avec lui. Pour aller où ? Quelle sorte d'enfant porte-t-elle en elle ? Ange ou démon ? On retrouve ici, dans les descriptions, une puissance imaginative digne d'un Brussolo. Les images de sang, d'éventration, de dévoration abondent. De plus, elles se déploient dans un lieu pour nous exotique, comme quelques paroles japonaises l'indiquent.
C'est un bel exemple de « thriller surnaturel », bien qu'ici le terme « surnaturel » soit faux, car l'épidémie est d'origine extraterrestre. Un vaisseau s'est écrasé et il semble bien que le virus en soit issu. On n'en sait pas plus à ce moment de la série. Ce premier épisode a planté le décor, posé les personnages, le héros et une atmosphère glauque. Il laisse présager une suite encore plus sanglante et démente. Que demander de plus ?