Nous sommes en 2025. La Terre est divisée en deux. Au Nord, la « civilisation », une société où l'on ne peut plus vivre autrement qu'avec un masque à oxygène, sous perfusion d'euphorisants et autres anti-dépresseurs. Un monde où tout est artificiel et la vie régie par un pouvoir politique inique. Au Sud, les parias, les exclus de tout bord emprisonnés derrière une barrière infranchissable et privés de tout moyen de communication. Une zone où règne la barbarie la plus totale.
Jonas, jeune poète nordiste, vient de s'évader de la Maison d'adaptation. Il rencontre Romy, une jeune marginale qui l'aide dans sa fuite et le conduit vers Gilbert. Ce dernier, fils d'une bonne famille de chercheurs et savant dans l'âme, a entendu parler d'une cité idyllique quelque part dans le Sud. Tous les trois décident de s'enfuir. La grande aventure commence à la recherche de la Ville Blanche, coordonnées : 33°Nord 77°Est.
D'un côté les bons, de l'autre les méchants. La pollution. L'espèce humaine en train de détruire la planète. L'exclusion des contestataires. Les gentils pacifiques, sages et philosophes. L'utopie de la ville idéale et de la vie harmonieuse. Tous les thèmes classiques du récit écolo-pacifiste sont ici présents. Rien de bien nouveau donc, dans ce roman sur ces sujets devenus des classiques de la littérature jeunesse. La sensibilisation de nos jeunes aux problèmes environnementaux est tout à fait louable. Encore faut-il ne pas en faire un fonds de commerce. C'est pourtant ce qui semble être le cas. Volonté éditoriale ou libre inspiration des auteurs ? On se pose la question. De fait, écrire sur ce sujet demande une excellence certaine si l'on veut sortir des sentiers battus. Malgré tout ses efforts, Martine Pouchain nous livre ici une belle histoire sans faire preuve de toute l'originalité souhaitable. Son style souvent très saccadé est destiné à donner du rythme, ses phrases très courtes à faciliter la lecture. Mais en l'occurrence, le procédé aboutit à une lecture hachée, parfois laborieuse dans certains passages.
Mais comme souvent, mon œil d'adulte, sûrement trop exigeant, refuse de ne se laisser entraîner que par la seule aventure romanesque. Un public plus jeune ou, à l'instar de Jonas, plus poète, sera sans doute captivé.
Fabrice FAUCONNIER (lui écrire)
Première parution : 25/10/2005 nooSFere